Riad tue le père !
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Pour moi, Emmanuel Guibert, c’est « La Guerre d’Alan » ou encore « La fille du professeur ». Bien évidemment, il y a plus que tout cela dans sa longue bibliographie, mais je suis surpris de le retrouver avec « Le smartphone et le balayeur », une série de planches humoristiques avec un dessin minimaliste. Le tout est publié aux Arènes BD pour 90 planches.
Le principe de l’ouvrage est la rencontre entre un smartphone abandonné et un balayeur qui le retrouve dans la rue. Va s’engager alors toute une discussion entre le téléphone qui pense trop et le balayeur bien plus pragmatique. C’est la rencontre entre deux mondes : celui de la technologie et celui de ceux qui n’y ont pas adhéré. Réfractaire aux smartphones, le balayeur reste circonspect quand son nouvel ami lui présente son existence.
Le livre s’attaque avant tout aux habitudes de nos contemporains à ne vivre que par le prisme de leur téléphone. Le smartphone est en burn-out, on ne le laisse jamais tranquille, on le tripote tout le temps. Le balayeur a un côté plus observateur distancié. Il regarde les passants, il récupère leurs déchets… Les discussions sont très verbeuses, philosophiques, mais finissent sur un bon mot, souvent subtil et bien pensé. « Le smartphone et le balayeur » a un humour fin.
Chaque gag tient sur une page plus une case. Sur la case, un décor en photo. Sur la page, pas de décor du tout. Le côté dépouillé, avec un dessin minimaliste, peut surprendre. Le balayeur n’a pas de bouche, pas d’yeux, le smartphone n’est qu’un trait. Malgré tout, cela fonctionne, mais confirme que l’essentiel du bouquin passe dans le texte étant donné que les personnages ne sont pas expressifs du tout.
« Le smartphone et le balayeur » est plutôt réussi. Il possède sa propre identité, avec un ton personnel. Petit à petit, une histoire se construit même, surprenant le lecteur. Une lecture agréable pour les amateurs d’humour subtil et intellectuel.
Créée
le 15 févr. 2022
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