Quel manque d'équilibre
C'est la première BD que je découvre de Enki Bilal. Ce n'est pas pour autant que je ne connaissais pas le personnage puisque j'avais vu à l'époque son film Immortel (ad vitam) qui ne m'avait...
Par
le 11 nov. 2019
4 j'aime
Il faut un contexte : une grande bibliothèque, celle de mes parents. Je suis ado ou presque, je commence à m'aventurer vers d'autres sentiers, j'explore, je tente. Admirateur sans failles de Hergé ou de Franquin, je décide enfin d'ouvrir un des trésors de la collection de mes parents, rangé tout en haut des étagères. Je regarde partout de peur de me faire repéré, j'ouvre quelque pages. Mais qu'est- ce que cette merde ? C'est affreux, tout est gris, tout est noir, les personnages ne sourient pas, il n'y a pas de blagues, des écriteaux en noirs, des insultes, des corps à nus, du sang et un futur désespérant. Je ferme le livre. Je ne comprends pas. Je suis en sueurs, je regarde partout. Je vois des dessins, énigmatiques, terribles, sensuels, tragiques, des tableaux minutieux mais gribouillés, ensanglantés. Violents et durs. C'est l'effroi. Je suis pétrifié.
Plus j'avance dans l'album, plus il y a des poissons, des mouches, plus il y a de violence, d'insultes et de personnages immondes, c'en est trop pour moi. Je referme l'album, je le remet sur l'étagère correctement. J'ai l'impression d'avoir été violé. Mes mains tremblent. Je savais que ces fameux livres existaient, j'avais déjà vu ENKI BILAL en gros sur quelques livres. Mais qu'est- ce que c'était ce truc de malade ? Un choc assourdissant. Ma mère passe en souriant, je lui rends le sourire. Mais au fond de moi, c'est Bagdad. Mon cerveau s'est déconnecté pendant quelques secondes, le temps de reprendre son souffle.
Mais qui peut faire de ces trucs ? ce mec, et je le découvrirai plus tard, c'est ENKI BILAL. Un génie de la BD. Même Partie de chasse, que j'avais vaguement feuilleté quelques années auparavant, ne m'avait rien fait. Mais ces couleurs, ces personnages, cette histoire passionnante, cette ambiance de science- fiction apocalyptique, noire, donne un vrai cachet à l'ensemble. On tombe toujours amoureux des femmes de Enki Bilal. On aime Nick. Et on est fasciné par un tel méchant, surement un des plus grand de tous les temps : j'ai nommé "l'artiste" Warhole, monstre machiavélique et d'une puissance inégalé.
Et le dessin ? On en parle du dessin ? Ce style caractéristique de Bilal, composant des fresques et des tableaux incroyables. Du grand art.
Enki Bilal m'a fait frissonné, m'a fait peur, très peur, m'a fait sourire, m'a indigné, m'a rendu fou. Et c'est bien pour cela que j'apprécie tant ce mec : c'est un authentique créateur d'univers, à la fois dantesques et complexes, où se mélange la chair et le sang, la violence et la tendresse, le futur et le passé, les souvenirs et les machines, toutes les émotions y passent et c'est ça l'essentiel. Alors certes je n'ai pas commencé par les premiers, mais la tétralogie du monstre est un incroyable sommet de la BD française, un chef d'oeuvre. Et le premier tome, un choc qui reste dans les mémoires.
Rarement un mec m'aura autant fait bader sur un mot, un concept, un personnage :
Warhole, Warhole, Warhole....
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 3 juil. 2016
Critique lue 794 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Le Sommeil du monstre - La Tétralogie du monstre, tome 1
C'est la première BD que je découvre de Enki Bilal. Ce n'est pas pour autant que je ne connaissais pas le personnage puisque j'avais vu à l'époque son film Immortel (ad vitam) qui ne m'avait...
Par
le 11 nov. 2019
4 j'aime
Tome 1 sur 4 du Monstre. Et monstre, cette BD l'est justement. Pour ceux qui ne connaisse pas du tout Enki Bilal, cette tétralogie peut paraitre un peu rude au premier abord. Il faut juste se laisser...
Par
le 5 oct. 2011
4 j'aime
Bof. Chiant à lire : l'intrigue est foutraque et ne mène à rien (ha en fait y a une suite...). Le jeu de chronologie est agaçant, inutile, ne fait que brouiller les pistes et empêche l'auteur...
Par
le 15 mars 2020
2 j'aime
Du même critique
Un soir de 2002. A l'aube du DVD et la fin des VHS pourris, mon père me prend à un vidéoclub (temps déjà révolu) la VHS de Jurassic Park. Je découvre pour moi ce qui va être un des meilleurs films de...
Par
le 30 nov. 2014
8 j'aime
3
Après le dernier plan final, Interstellar se termine. Quelques personnes commencent à applaudir, applaudissements des personnes à côté de moi, je commence à applaudir, applaudissements de la salle de...
Par
le 9 nov. 2014
7 j'aime
Ari Aster, que tout le monde connaît maintenant car il est le réalisateur d'Hérédité il y a à peine un an, revient avec son second film Midsommar, un film sur un festival bien particulier d'une...
Par
le 17 juil. 2019
5 j'aime