La mort est un sujet récurrent dans l'œuvre de Daruma Matsuura, tantôt fatidique comme avec Kasane, La Voleuse de Visage, tantôt malédiction comme dans La Danse du Soleil et de la Lune.
Que la mangaka exploite ce terreau fertile en réflexions avec son Son des Morts n'est donc pas chose étonnante, et est même accueilli avec un grand plaisir.
Le plaisir est donc double, puisqu'en plus de voir Matsuura explorer davantage les horizons du deuil, on retrouve le splendide trait de l'autrice. Ce trait, qui donne à ses personnages des visages expressifs et attachants, et qui trouve toujours la manière adéquate de faire parler ses scènes sans besoin de longs dialogues (même si très clairement, elle maîtrise sa prose comme peu de mangaka).
Avec Le Son des Morts, elle explore donc les vestiges fantômes, ces images rémanentes d'un passé lointain que nous gardons tous caché dans un coin de notre esprit endeuillé. Ces images peuvent autant être celle d'un lieu chargé de souvenirs que celui d'un être cher, et c'est précisément dans un mélange de ces deux rémanences que ce one-shot se pose.
Avec ces deux personnages possédant tout deux des facultés hors-norme leur permettant d'être reliés au passé, l'autrice questionne notre rapport au deuil par le prisme du lien qui unira ces deux êtres. L'un imprime visuellement des souvenirs, là où l'autre les imprime auditivement. À eux deux, il faudra pourtant lâcher l'ancre et faire ses adieux, à sa manière.
Un manga touchant, qui bute cependant avec une deuxième partie plus anecdotique, même si elle garde pied avec la thématique centrale et les personnages.