Et si l’Art pouvait rendre malade, véritablement, cliniquement ? C’est une partie du postulat que l’on retrouve dans la bande dessinée Le Syndrome de Stendhal publiée chez Glénat, avec Aurélie Herrou au scénario en compagnie du dessinateur espagnol Sagar. L’histoire d’un Monsieur Tout-le-monde devenu gardien de musée contre son gré et qui va très vite voir son rapport à l’Art être complètement bouleversé … Lettres it be vous en dit un peu plus.
La bande-annonce
Ne sous-estimez pas le pouvoir de l'art !
À 35 ans révolus, Frédéric Delachaise se trouve dans l'obligation de travailler pour la première fois de sa vie. Quand il entre comme gardien de musée au Centre Pompidou, il découvre un univers dont il ignore tout et auquel il ne comprend rien. Il regarde tout d'abord les oeuvres qu'il doit surveiller avec mépris. Mais, jour après jour, insidieusement, un étrange phénomène va se produire... Et Fred va bientôt devenir captivé par l'art contemporain. Littéralement.
Victime du syndrome de Stendhal, Fred est ainsi capable de se projeter mentalement à l'intérieur des oeuvres qu'il regarde. Une plongée au coeur de la création qui aura pour effet de lui ouvrir les yeux sur l'art, et sur sa propre existence.
L’avis de Lettres it be
Frédéric Delachaise est un peu le François Pignon au cœur de cette histoire. Un Monsieur Tout-le-monde qui peine à joindre les deux bouts et se trouve obligé d’accepter un emploi de gardien de musée au célèbre Centre Georges Pompidou (du moins dans un endroit qui s’y apparente en de nombreux points). Sauf que le fameux « syndrome de Stendhal » va venir toquer à la porte de l’esprit de notre bon vieux Fred’ Delachaise et renverser, à tout jamais, son rapport à l’art …
Le « syndrome de Stendhal », cela ne vous dit rien ? Il s’agit ni plus ni moins que d’un syndrome tout à fait réel qui peut causer, lors d’une exposition prolongée à une « surcharge d’œuvres d’art », une brève accélération du rythme cardiaque, des vertiges, des hallucinations dans les cas les plus extrêmes.
Aurélie Herrou signe avec cet ouvrage son tout premier scénario de bande dessinée. Un ouvrage qui emprunte aux différents goûts de son auteure, mais surtout un ouvrage à la croisée des chemins entre une volonté personnelle de celle qui a longtemps œuvré du côté du Septième Art et de cette volonté du Centre Georges Pompidou de fêter en fanfare et en phylactères son quarantième anniversaire. Ce Syndrome de Stendhal est donc le fruit d’un long travail de recherche mené par Aurélie Herrou, des recherches attentives sous l’œil avisé du Centre Pompidou et directement guidées par des spécialistes de l’Art. Tout cela en vue d’arriver à un roman graphique plutôt léger sur le ton, mais profond dans les questionnements engendrés. En effet, Frédéric Delachaise apparaît comme la synthèse du rapport général entretenu avec l’art contemporain, un rapport désintéressé voire critique quant à la perte de sens des œuvres modernes. Mais le syndrome de Stendhal rebat les cartes et c’est toute une vision qui est bouleversée. D’un regard désabusé, Fred’ Delachaise va passer à une immersion personnelle dans chaque œuvre. Et si nous avions tous un Fred’ Delachaise qui sommeille en nous ?
La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be : https://www.lettres-it-be.fr/critiques-de-bd/le-syndrome-de-stendhal-d-aur%C3%A9lie-herrou-et-sagar/