Depuis 2016, je n'ai plus possibilité d'attendre fébrile un nouvel album de Masbou : c'en est fini des héros De cape et de crocs. Mais il me reste d'autres sagas à surveiller, et parmi elles, dans le même ordre de qualité, il y a Le château des étoiles. C'est depuis la parution du premier volume en 2014 que je suis les aventures de Séraphin, et encore une fois je ne suis pas déçue par le travail colossal d'Alex Alice pour composer des planches éblouissantes. L'attente valait la peine. Dans ce troisième tome (paru sous formes de 3 gazettes à l'heure actuelle chez vos libraires, il sera publié en intégralité prochainement) vous pourrez encore une fois apprécier des couleurs lumineuses, des personnages dont les traits sont influencés par la culture manga tout en restant un bel album dans la tradition dite "franco-belge". Vous êtes bien dans une bande dessinée publiée aux éditions Rue de Sèvres Dans laquelle, à l'occasion, on profère des insultes en allemand. Le mélange improbable est un mélange à succès. Au croisement des genres, entre BD historique (sur fond de conflits politiques, vous y croiserez Bismarck), histoire de science-fiction (on est en route pour mars...en 1870) et influence steampunk (les plans de vaisseaux et les nombreuses inventions vendent du rêve, au milieu de ces architectures pourtant plus classiques et sobres, des grands châteaux aux maisons bretonnes, où on se déplace encore en train à vapeur) le résultat est toujours agréable. Je redis ce que j'ai pu dire à la sortie du premier tome : c'est un peu comme si Jules Verne avait écrit pour Miyazaki. Le compliment est double. Le sens du détail en fait un album long à regarder tellement la mise en page est riche.
Au final, une bande dessinée d'aventure aux multiples facettes, une suite digne, aucune qualité ne se perd. Comme toujours, la dernière page nous fait dire: "ça sent bon, VITE LA SUITE !".