• Les Stygiens sont superstitieux et leurs légendes racontent que cette forêt est maudite, mais toi bien sûr, tu n'as pas peur des démons....

  • Je ne suis pas Stygien. Et je n'ai jamais rencontré de démon dont on ne puisse se débarasser à coups d'épée.

  • Moi non plus, ni démon, ni homme...




Pour l'éternité...



Le personnage de Conan le Cimmérien a été créé en 1932 par l'écrivain Robert E. Howard (1906-1936). Ses aventures se déploient en vingt et une histoires - vingt nouvelles et un roman - tout indépendantes les unes des autres. La présente collection Conan le Cimmérien propose aux meilleurs talents de la bande dessinée francophone de faire leur adaptation de ces textes fondateurs, selon le principe un ouvrage = une aventure complète = une vision = un auteur (ou une équipe d'auteurs).


Conan le Cimmérien, tome 7 : « Les Clous rouges » est une nouvelle aventure mettant en avant le guerrier emblématique de Robert Ervin Howard, sur un scénario de Régis Hautière et des illustrations signées Didier Cassegrain. Avec ce septième album, les éditions Glénat assène un nouveau puissant coup de glaive au lecteur que je suis, qui depuis le tome 4 : « La Fille du Géant du gel » ne rêvait que de retrouver se sentiment de grandeur et d'épique incroyable. Une attente qui aura était longue ! Après plusieurs volumes bien trop sages, je retrouve enfin ce sentiment homérique. Celui d'une puissance barbare qui certes n'atteint pas la grandeur du quatrième tome mais s'en rapproche de par sa rudesse, son contraste, ses personnages, ses péripéties, sa violence, ou encore son atmosphère prééminente. Un périple dans lequel on découvre un Conan mercenaire vagabond quittant le royaume de Zarallo dont il s'est lassé car la paye est maigre et le vin aigre. Sur sa route, il rencontre une connaissance : Valeria, une mercenaire fuyant Zarallo après avoir tué un des leurs. Un chemin commun conduisant le duo dans le Darfar, là où aucun Stygien n'ose s'aventurer, jugeant l'endroit maudit. Sur place, ils font la rencontre d'un redoutable dragon enragé les forçant à se réfugier dans une étrange cité, où le mal sévit. Une intrigue empreinte d'efficacitée à travers un rythme soutenu qui rapidement pause des enjeux conséquents à travers une conduite mouvementée.


Une réussite que l'on doit tout d'abord au milieu de l'histoire avec la cité de Xuchotl. Un immense palais élaboré sous un seul toît coupé en deux parties par un grand et profond couloir, où aucune fenêtres ne subsistent. Plusieurs étages de dédales avec des entrelacs de couloirs et de salles gigantesques ainsi que de très nombreuses portes qui donnent sur d'autres portes, débouchant de nouveau sur le vaste couloir. Aucune prise sur l'extérieur, ne demeure que deux grosses portes d'un bout à l'autre de la cité, qui sont restées fermées depuis plus de cinquante ans. Un royaume à part entière comprenant une population n'ayant jamais vu le monde extérieur. Une population en guerre divisée en trois factions : les Tolkemecs, les Tecuhltlis et les Xotalancs. Un lieu doté d'un bagage narratif saisissant offrant une mythologie occulte stupéfiante pour un suspense parfaitement entretenu jusqu'au bout. Un huis clos anxiogène édifiant offrant un terrain de jeu percutant au périple grave et tendu qui se joue. Découle un récit qui capte l'attention et donne envie de tourner les pages. Les actions sont violentes ! Des combats féroces, sanguinaires et primitifs comprenant un duel farouche entre Conan et le dragon. Ne manque qu'un adversaire à la hauteur du Cimmérien, qui aurait pu amener un duel final qui aurait achever le récit sur une touche titanesque.


Les illustrations sont superbes ! Au départ surprenant, il m'a fallut trois pages pour accepter le trait particulier du dessin qui ne manque pas d'inventivité ni de vivacité avec une colorisation, là aussi, personnelle qui instaure un climat authentique. Des filtres de couleurs tantôt éclatant (le jaune et vert pour illustrer la chaleur extérieur), tantôt sombre et lugubre (pour illustrer le confinement de la cité et les flashbacks y résident), tantôt vif (le rouge pour illustrer la fureur). L'élaboration des décors est soignée, de même que la mise en scène des affrontements sur un découpage d'Olivier Vatine. Une fresque convaincante avec des plans offrant une dynamique affriolante au niveau de l'échelle des tailles entre divers éléments. Une technicité graphique de caractère, qui dote Les Clous rouges d'une incontestable identité visuelle. Une proposition de l'image à la hauteur de l'univers d'heroic fantasy hostile dépeint. Conan est sur le plan graphique bien foutu, avec des expressions du visage superbement réalisées, à l'image de l'ensemble des protagonistes. Un Conan charismatique qui au côté de Valeria trouve un valheureux "frère d'armes" faisant honneur à sa vaillance et sa barbarie. Valeria de la Fraternité Rouge est une femme au tempéramment très affirmé. Une guerrière redoutable qui combat et massacre le sourire aux lèvres et les yeux flamboyants. Malgré son indéniable beauté avec sa belle chevelure jaune, ses yeux bleus, sa poitrine généreuse et sa courbe plus que gracieuse, elle ne termine pas dans les bras saillants de ce cher Conan. Le reste des personnages font l'affaire avec Techotl, le prince Olmec, ou encore la princesse Tascela. Seul le roi Tolkemec apparaît comme sous employé ce qui est mal joué au vu de sa finalité.



CONCLUSION :



Conan le Cimmérien, tome 7 : « Les Clous rouges », est un album proche d'être parfait en matière d'épique. Une bande dessinnée à la portée mythique prenant forme à travers un récit haletant jouant de l'ambiance oppressant de son cadre pour en tirer un périple violent au suspense frissonant. Le scénariste Régis Hautière et le dessinateur Didier Cassegrain offrent une approche personnelle du Cimmérien qui détonne. Un Conan sous l'édition Glénat qui à travers ce septième volume retrouve à moindre dose l'intérêt homérique fantastique suscité dans « La Fille du Géant du gel », et me donne sans plus attendre envie d'ouvrir le prochain album et de poursuivre le périple fantastique horrifique du barbare.


Une proposition pertinente de l'oeuvre de Robert Ervin Howard !




  • Une chose est sûre : ce n'est pas une épidémie qui a vidé cette ville de ses habitants, sinon, nous aurions trouvé des squelettes.

  • Peut-être qu'elle est hantée ?... Que c'est un démon qui les en a chassé ?...

  • C'est possible... Mais je croyais que tu ne craignais pas les démons ?...

  • J'ai dit qu'on pouvait les tuer, ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas les craindre.


B_Jérémy
8
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le 5 févr. 2023

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