C'est l'histoire d'une société qui ne meurt plus. Enfin, plus tout à fait... Chacun a ses propres 'échos' ou clones qu'il multiplie au prix de l'oubli progressif et inévitable de ses plus vieux souvenirs. Chacun décide de son enveloppe charnelle, sauf les naturalistes, restés intègres à jamais, fidèles à Gaïa. Mais malgré tout, le temps nous affecte encore, d'une manière ou d'une autre.
Cette splendide et intelligente fable d'un hypothétique futur combine avec patience et justesse des thèmes tels que la mort, l'interculturalité, la technologie, la reproduction des êtres et leur capacité a percevoir la sensibilité d'autrui.
Avec un subtil jeu d'ombres et de lumières, les auteurs parviennent à éviter l'ennui d'un dessin simple et minimaliste. Au contraire, la simplicité de l'univers SF de l'oeuvre se marie parfaitement avec cette imagination sans limite par laquelle le lecteur est amené à découvrir tous les peuples de l'univers.
Incompréhensions, quiproquos, attentats et violence mais aussi amitiés, amour, concorde et dépassement de soi. Qu'est-ce qui caractérise le mieux notre époque ? Des valeurs ancrées dans l'âme humaine qui, dans ce conte futuriste, ressortent avec autant de force que la métaphore s'en retrouve profondément enrichie.
Qu'est-ce qui resterait si l'immortalité avait eu raison du temps ? Pour notre plus grand bonheur, les débats philosophiques fondamentaux n'ont décidément pas fini d'alimenter les chefs d'oeuvre de la bande dessinée contemporaine ...
C'est une histoire trop belle ou trop vraie pour qu'elle ne contienne pas une fraction, fût-elle infime, de notre futur.