Les enfants de l'atome
Conclusion du diptyque, les chiens de Pripyat, avec Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel toujours aux manettes. S’il y a quelque chose qui m’a frappé, quand je suis arrivé au bout de ces deux...
le 26 janv. 2018
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BD franco-belge de Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel (2018)
Après la terrible catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en avril 1986, la ville et les alentours ont été désertés. Kolia est un adolescent qui a perdu sa mère, il y a quelque temps. Le jeune garçon accompagne son père et 3 autres « chasseurs » venus dans cette zone abandonnée pour tuer les chiens « sauvages » irradiés, à la demande des autorités contre quelques roubles. Néanmoins, le garçon est, semble-t-il, un peu trop gentil pour cette mission. C’est pourquoi, il préfère découvrir la ville abandonnée…
Ceux qui lisent mes chroniques le savent, je suis un grand fan de la collection Grand Angle de chez Bamboo éditions et j’ai beaucoup apprécié certains scénarii d’Aurélien Ducoudray. Je me devais donc de lire cette BD qui associe à la fois l’auteur et la collection. Aurélien, qui affectionne les aventures historiques, s’attache ici à rendre hommage aux victimes d’une catastrophe majeure de la fin du XXème siècle : Tchernobyl. Son récit prend pour toile de fond Pripyat, une ville d’Ukraine qui se trouve à 3 km seulement de l’ancienne centrale nucléaire. Elle a donc été touchée de plein fouet par l’accident de 1986. En lisant cette histoire qui se déroule dans les mois qui ont suivi, le fait que la plupart des personnages ne portent pas de combinaisons ni de protection, pourrait laisser penser qu’il n’y a pas de risques. Or, on sait désormais avec le recul que ceux qui survivraient aux 2 tomes du récit, auraient une espérance de vie écourtée, dans la vraie vie. C’est aussi en cela que s’exprime la dimension dramatique de cette histoire.
L’un des talents d’Aurélien Ducoudray est de savoir créer dans ses œuvres, une galerie de personnages atypiques qui vont amener une certaine originalité : que ce soit le père bourru assez dur avec son fils, l’ancien sniper avec son chien silence, l’alcoolique fan de musique décadente venue des Etats-Unis, ou encore des pillards qui se « nourrissent » des débris de la ville, tout concourt à donner une ambiance pesante et inquiétante. Cela révèle également la dureté de la vie à cette époque dans cet endroit du monde. C’est un enchevêtrement de menaces et de détails qui font monter petit à petit la tension, qui explosera dans le 2ème tome.
Les dessins semi-réalistes de Christophe Alliel sont plutôt bien adaptés aux personnages et aux décors de cette ville abandonnée qui s’est arrêtée de vivre depuis l’accident et où la nature reprend peu à peu ses droits. Les visages sont expressifs et les détails soignés. Le découpage des cases est plutôt classique mais les couleurs de Magali Paillat mettent en exergue le coup de crayon du dessinateur.
D’un point de vue de la tension dramatique, le premier tome est plutôt bon puisqu’il donne envie d’en savoir plus, avec notamment des dernières planches très prometteuses. Par contre, pour moi, le tome 2 est plus surprenant car je le trouve plus sombre, plus violent et un peu en décalage par rapport au tome précédent. Néanmoins, on retrouve, comme dans beaucoup d’albums d’Aurélien Ducoudray, un Happy End final qui fait presque oublier la tragédie racontée.
Version illustrée : http://www.artefact-blog-bd.com/serie-a-suivre/les-chiens-de-pripyat/
Interview d'Aurélien Ducoudray :
http://www.artefact-blog-bd.com/auteurs-bd/aurelien-ducoudray/
Créée
le 24 juil. 2018
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