Ce tome 5 lance enfin la série sous sa forme régulière, avec son premier one-shot. Et un particulièrement réussi en prime.
Désormais, la routine est installé. Le vénérable manigance des intrigues politiques, les Trolls cherchent à manger/s'amuser et les deux groupes finissent en conflit. Après la victoire, banquet ! Oui, Trolls de Troy devient définitivement l'Astérix du XXIème siècle.
Arleston maîtrise tel un maestro ses personnages, incorporant une dynamique à son village et surtout à la famille centrale, incorporant le petit comme s'il n'avait pas eu sa période « c'est bon le chou ». L'ambiance de vie quotidienne des Trolls se montre très sympathique à suivre dans un premier temps, tandis qu'à Eckmül Arleston livre une gentille satire de la science (OGM, vénération absurde mis en relief par le rapport à la magie, croisement génétique, toute puissance prétendu des savants et parfois inutilité d'inventions).
Néanmoins la seconde partie de l'album change radicalement de ton, Arleston plonge nos braves Trolls dans des situations terribles. D'abord la capture très dramatique de Waha sur fond de neige, et surtout le labyrinthe dans lequel se perdent Tetram et Profy, une ambiance très Indiana Jones 2 à mon sens. Pour la première fois, on sent Tetram, troll surpuissant invaincu, en position de faiblesse. Et même si Arleston garde une narration joyeuse, les événements ne le sont pas surtout avec un Mourier qui livre une impressionnante prestation dans le style forêt obscur et temple maudit.
L'histoire se conclut somme tout classiquement mais l'album montre que la série a maintenant atteint une maturité certaine. On referme la bd satisfait, distrait, l'esprit vif à la recherche des références et jeux de mots.
Et surtout la dernière planche surprend, avec un épilogue poétique inattendue.