Les Origines - Hero Corp, tome 1, c’est un peu comme une soirée karaoké organisée par des super-héros losers : il y a des moments où tu rigoles, mais globalement, ça chante un peu faux. Simon Astier et Marco Failla tentent ici de poser les bases d’un univers décalé et absurde, mais le résultat manque un peu de punch pour vraiment te captiver.
Ce tome se veut une extension de la série télé Hero Corp, en racontant les débuts des personnages et leurs pouvoirs (plus ou moins inutiles). Si l’idée de creuser les origines des super-héros ratés avait du potentiel, l’exécution reste un brin bancale. Le ton humoristique, marque de fabrique de la série, fonctionne par moments, mais peine à trouver sa place dans le format BD. Certaines blagues tombent à plat, et l’humour visuel, pourtant central à l’univers Hero Corp, est ici moins percutant.
Côté dessin, Marco Failla livre un travail correct mais sans éclat. Les personnages sont expressifs, et l’action est lisible, mais l’ensemble manque de personnalité. Le style, trop lisse, ne parvient pas à capturer le grain de folie ou le côté "bricolé" qui faisait le charme de la série. C’est propre, mais ça manque de ce petit supplément d’âme qui te ferait plonger dans l’univers sans hésiter.
Le scénario, quant à lui, oscille entre anecdotes amusantes et passages un peu forcés. Simon Astier connaît évidemment son univers sur le bout des doigts, mais l’enchaînement des histoires donne parfois l’impression d’une succession de sketchs plus que d’un récit structuré. Les personnages, bien que sympathiques, peinent à se démarquer ou à véritablement toucher le lecteur.
Le vrai problème de ce premier tome, c’est qu’il semble trop dépendant de la série télé. Si tu n’es pas déjà fan de Hero Corp, tu risques de passer à côté de nombreuses références et de l’essence même de l’humour absurde. Et si tu es fan, tu pourrais être frustré par une adaptation qui ne parvient pas à égaler la fraîcheur et l’énergie de son modèle.
En résumé : Les Origines est une BD qui fait le job pour les fans absolus de Hero Corp, mais qui peine à s’imposer comme une œuvre à part entière. Si l’idée d’explorer les débuts de ces héros losers est amusante, l’humour inégal et le dessin trop sage laissent un goût d’inachevé. Une lecture sympa, mais pas forcément super.