Bien souvent, les premiers tomes des classiques du franco-belge (Tintin au pays des Soviets, Astérix le Gaulois, etc) sont très dispensables, car le dessinateur est encore en pleine recherche de son style graphique et d'un ton pour sa série. Sans parler du héros qui n'est encore qu'une simple ébauche de ce qu'il deviendra par la suite, tout comme son univers. Ce n'est pourtant pas le cas ici et on voit que, d'entrée, Peyo sait où il va. Le dessin est déjà beau, les personnages bien caractérisés et on a même déjà droit à l'introduction du grand méchant de la série : Gargamel.
Mais l'histoire la plus mémorable et la plus réussie est bien sûr la première des trois, qui donne son titre au tome. Car quel méchant plus terrible que le némésis du héros (autrement dit, sa version maléfique) ? Spider-Man a Venom, Flash a Zoom, Captain Marvel a Black Adam et les Schtroumpfs ont leurs Schtroumpfs noirs. Même si ces derniers ne sont plus réapparus depuis, ils auront marqué les fans (notamment pour leur onomatopée favorite "Gnap !"). La petite guéguerre qui s'ensuit est donc très sympathique à lire. Comme quoi, les récits les plus simples sont souvent les meilleurs.
Contrairement aux premiers albums des autres héros cités en début de critique, cette première aventure des Schtroumpfs est incontournable. Du moins pour les amateurs des petits bonshommes bleus, car vu qu'il n'y a pas vraiment de continuité dans la série, les autres peuvent largement la sauter si l'histoire ne les emballe pas. Mais ils auraient tort.
Les Schtroumpfs noirs reste l'album que j'affectionne le plus parmi les aventures colorées que nous a offert l'ami Peyo. Merci à lui d'avoir créé cet univers si enchanteur qui m'a fait découvrir la bande dessinée et a bercé une bonne partie de mon enfance.