Je connais bien Bob Morane, avec mon groupe au lycée "L'aventurier" c'était notre chanson culte, même qu'on nous l'a redemandée au bal du lycée, eh ouais.
A part ça, ma méconnaissance du personnage créée par Henri Vernès dépasse des profondeurs qui effraieraient le capitaine Nemo lui-même, juste je sais que son ennemi c'est L'Ombre Jaune (paye ton racisme au passage) et que son pote c'est Bill Ballantine sauvé de justesse des crocodiles (ca fait quand même un nom de famille un peu long).
Bob Morane c'est un peu le héros parfait, qui sait piloter un coucou boiteux d'une main tandis que de l'autre il achève trouzemillions de sbires lancés à sa poursuite alors que de sa dernière main il pelote la poitrine émouvante d'une jeune fille.
Plus intelligent qu'Einstein, plus viril que Jean-pierre Marielle et finalement plus creux gad elmaleh, voilà comment m'apparaissait Bob Morane.
Ce premier tome du reboot dont je n'attendais rien ne m'a donc pas déçu mais pas spécialement conquis non plus. On assiste à une histoire dans la veine de James Bond et de Largo Winch, héros inflexible, méchant impitoyable, seconds rôles truculents, une impression pas désagréable donc, mais rien qui ne le détache de ses homologues.
Niveau dessin, rien à dire, c'est beau, c'est réaliste, les personnages sont fort bien campés, mention spéciale à Bill Ballantine, prodigieux roc roux (allitération) dégageant une impression de force inarrêtable.
Niveau scénario, un peu plus d’écueil. Entre une histoire qui met à peu près 300 ans à se mettre en place et un propos géopolitique réaliste mâtiné de science-fiction peinant un peu à s'accorder, le tome s'achève sur un cliffangher un brin putassier qui donne envie, certes, de savoir ce qui arrive à notre héros littéralement égaré dans la vallée infernale.