J'avais plutôt accroché au début de la bande dessinée : un type qui mène une vie qui ne lui plait guère, se retrouve à changer radicalement après s'être fait agressé dans le bus. Ayant été agressé il y a deux ans en bas de mon immeuble, j'y ai retrouvé un peu le même sentiment : cette impression de se sentir minable, l'impression que tout le monde peut vous agresser pour rien et l'envie de ne plus sortir du tout. De plus, situer l'action en 2005 au moment où les banlieues françaises se retrouvent sous le feu d'émeutes très violente était une bonne idée, avec la violence des infos qui devient le miroir de la violence ressenti par le personnage et de sa paranoïa progressive.
Mais au fur et à mesure du récit, j'ai eu l'impression que ça partait vers une histoire de vigilante, pour finir sur le récit d'une course poursuite à travers des banlieues en feu. J'ai eu cette impression du fantasme de la banlieue dangereuse (surtout que des émeutes comme celle de 2005 on en a plus vraiment connues depuis) couplé à un côté bourrin (comme par hasard son agresseur le retrouve toujours alors qu'il aurait mieux à faire.) La fin est extrêmement frustrante.
A noter qu'en lisant cette BD (en partie dans un bus bondé) je me suis aperçu que j'avais le syndrôme inverse de son protagoniste : il angoisse d'être dans les transports en commun, j'angoisse de prendre ma bagnole tout seul. Comme quoi.