Dis-moi que tu m'aimes...
Love mode fait partie des "classiques" du yaoi, au même titre que Kizuna ou Fake.
Passons rapidement sur le dessin qui pique un peu les yeux au début (l'auteur a tendance à faire des mentons à la limite du "bogdanoff" à ses personnages) mais s'améliore nettement au fil des tomes. Ce n'est pas moche mais assez maladroit dans les premiers tomes et le trait demande un temps d'adaptation (et puis Shimizu semble mieux connaître l'anatomie masculine qu'une grande majorité d'auteurs yaoi, on ne va pas cracher dans la soupe). Bref, c'est potable, les personnages sont expressifs, les corps réussis, les scènes de sexe esthétiques, le cahier des charges est rempli de ce côté-là.
Question scénario, Love mode est constitué d'histoires courtes faisant intervenir plusieurs couples - tous gay on s'en doute - et la grande force de ce manga est de proposer autant d'histoires à dominante humoristique que dramatique. La palette de personnage est assez riche mais certains sont clairement plus mis en avant (Aoe, pour ne citer que lui) et on sent très vite qui a la préférence de l'auteur (Aoe, toujours pour ne citer que lui). Aucun personnage, même lorsqu'il a un rôle plutôt comique ne se contente de faire de la figuration et chacun a un background développé - du moins proportionnellement à son temps d'intervention dans le manga. Love Mode ne tombe pas non plus dans le piège du remplissage à coups de scènes de fesse, lesquelles se font par ailleurs discrètes dans les derniers tomes (une fois qu'on a vu le couple s'emboîter il faut reconnaître que l'histoire n'a pas nécessairement besoin qu'il recommence toutes les deux pages).
Bref, Love Mode c'est mignon sans être mièvre, c'est cul sans être un vulgaire manga de fesse, c'est un beau panel de personnages et leurs drames, c'est drôle, c'est touchant, c'est une jolie tranche d'amour certes très idéalisée mais qui fait plaisir à lire.