J'ai découvert le personnage de Green Arrow grâce à la série télévisée. Honte sur moi... Oui parce que sincèrement la CW m'énerve, et passé les quelques bonnes idées de la saison 2 portée par un Manu Bennet charismatique, leur vision adolescente des super-héros m'a achevé, particulièrement les amourettes omniprésentes.
Souhaitant en apprendre plus sur le héros, je m'étais tourné vers la librairie vf qui ne propose guère de choix: le sympathique year one de Diggle, et la série News 52 période Lemire. C'est cette dernière qui m'intéresse dans la présente critique.
Personnellement, ce début de run tant loué, m'a déçu. La narration de Lemire - à base de perpétuels ellipses, flash-back, flash-forward - cache un manque cruel d'originalité tout en installant un faux suspens inutile et usant. Il débarque sur la série avec moult révélations, modifie radicalement le cadre d'action du héros, mais son jeune Arrow n'en devient pas tellement plus intéressant. On reste sur un archer/gosse de riche jouant au super-héros et la trame fait si classique, partant dans un trip pseudo-mystique vu tant de fois.
Le taf d'Andrea Sorrentino qui arrive lui-aussi sur le titre vaut bien davantage la peine. L'artiste a un style graphique unique en son genre, qui flirte entre réalisme et peinture. La manière dont il dessine la ville n'a pas d'égal et permet d'offrir un cadre exceptionnel aux combats (particulièrement celui avec l'hélicoptère dans l'épisode 19). Il a une foule d'idées dans la mise en scène, que ce soit pour s'adapter au style archer du héros, mais aussi ce principe de collage pour refléter les pensées à la page 130 qu'il ne cesse de réutiliser actuellement sur Old Man Logan. Par ailleurs, je ne l'avais pas remarqué en première lecture, mais le style de Sorrentino glorifie vraiment la violence, il la fait jaillir et la met en lumière comme personne, ce qui peut presque paraître malsain sur un héros positif comme Green Arrow.
Tout au long des épisodes, le dessinateur cherche d'autre pistes graphiques, pas toujours des réussites éclatantes, mais la démarche fait plaisir comme pour le récit de Shado à l'épisode 23, tout en ombre.
En conclusion, je voulais me relire le récit pour reconsidérer l'album. Côté Lemire, c'est toujours moyen, très quelconque. Sorrentino on distingue qu'il s'agit un dessinateur unique, hors-norme mais il lui restait encore une bonne marche de progressions et notamment sur ses personnages et leurs visages. Maintenant il m'épate sur Old Man Logan, tout simplement bluffant graphiquement à chaque épisode, associé au même Lemire.
scénario: 4/10 dessin: 8/10 moyenne: 6/10