Le premier tome de « Magasin sexuel » traînait un peu en longueur. Pas vraiment drôle, pas vraiment grinçant, il se situait dans un satyre légère de la campagne. La sex-shop ambulant, présenté comme majeur (à voir le titre et la couverture), n’était finalement que très secondaire. Ce deuxième opus vient clore cette histoire publiée chez Delcourt.
Tout commence par le maire Orloff qui essaie de convaincre son conseil municipal de construire une gare TGV, sachant qu’il n’y a pas de voie ferrée à moins de 70 kilomètres du village. Pour rappel, il y a 234 habitants au village. Orloff s’énerve, insulte un peu tout le monde… Voilà « Magasin sexuel » : c’est caricatural, excessif, mais pas bien drôle.
L’intrigue principale concerne donc le maire réac et rétro qui tombe sous le charme d’Amandine, jeune fille à la tête d’un sex shop et qui, logiquement, n’apprécie pas vraiment M. Orloff qu’elle trouve lourd et bête. Une autre intrigue se mêle : celle de la disparition des lettres d’enseigne. Cela fait quelques jeux de mot, l’occasion pour le lecteur de sourire.
A la fermeture du diptyque, on se demande un peu l’intérêt d’avoir fait deux tomes. L’intrigue traîne. Cela pourrait permettre de développer les personnages, mais ce n’est pas du tout le cas. Le fait qu’Amandine soit orpheline n’apporte rien par exemple. Et comme l’auteur reste un peu entre humour et satyre, sans vraiment choisir son camp, le lecteur a bien du mal à adhérer.
Au niveau du dessin, je n’ai pas été séduit par le trait de Turf. Son découpage est varié, souvent riches en cases. Je trouve le dessin un peu irrégulier. De beaux efforts sont faits sur les décors et ses les ambiances, mais on n’en peut plus de voir la tête du maire !
« Magasin sexuel » m’a beaucoup déçu. Clairement, le thème ne se situait pas du tout dans un clash entre la campagne et la sexualité. Du coup, le fond de l’ouvrage se révèle bien léger. Mais c’est cela, « Magasin sexuel » : c’est léger, sans prétention et plein de couleurs vives. Pour ma part, je passe mon tour.