Un moment d'encouragement
Kaichou wa maid-sama fut le premier shojo que je pus lire quand j'étais plus jeune. Ma jeune âme de féministe avant l'heure avait déjà beaucoup de mal avec les personnages féminins des shonen, alors...
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le 3 mars 2020
Kaichou wa maid-sama fut le premier shojo que je pus lire quand j'étais plus jeune. Ma jeune âme de féministe avant l'heure avait déjà beaucoup de mal avec les personnages féminins des shonen, alors des shojo... Ce manga fut un véritable vent de renouveau qui m'avait permis de nouer une certaine affectation avec les shojo. J'adorais la femme "forte" qui était le personnage central de l'oeuvre, à savoir Misaki. J'aimais Usui d'un amour enfantin pour ses compétences couvrant tous les domaines mais aussi car il ne tentait jamais de brimer Misaki. Je rêvais leur relation, à la fois douce et qui les poussait à agir. Bref, j'adulais presque ce manga.
Il y a quelques jours, prise d'un élan soudain, j'ai relu l'intégralité de l'oeuvre (18 tomes, c'est pas mal pour un shojo).
Et, bien que j'en conserverais un doux souvenir, je fus presque déçue. Alors, non, ce n'est pas un mauvais manga. Mais je le plaçais tellement sur un pied d'estale, qu'il ne pouvait que chuter.
Tout d'abord pour ce qui est des personnages :
Aizawa représentait tout de la femme forte que je voulais devenir. Une personne travailleuse, aimante, ambitieuse, franche et respectée. Et j'aime toujours ce personnage. Il apporte un doux vent de fraîcheur dans le monde un peu monotone des personnages feminins mollassons de shojo. Je le trouve globalement réussi. Bien qu'elle ait des airs de mary sue, Misaki reste attachante. Elle évolue. De véritable misandre elle passe à une diplomate internationale. J'aime le fait qu'elle veulent réussir par elle même, mais qu'elle connaisse ses limites (Pas tout le temps...) pour savoir quand elle doit demander de l'aide. J'aime le fait qu'elle soit fière et têtue. J'aime le fait qu'elle soit un peu à côté de la plaque pour les relations. Bien que le côté misandre m'ait dérangé, elle évolue suffisamment pour ne plus ni les haïr ni les mépriser. De plus, elle est une véritable invitation au travail acharné.
Je pense que de mon avis très subjectif car influencé par mon adulation datant de mon enfance, Misaki est un des meilleurs personnages shojo.
Usui était l'homme de mes rêves. Il est parfait, excelle en tout et a pour centre Misaki. Lui aussi a tendance à tirer vers le Gary tsu. Mais on lui pardonne avec le fait d'être taquin et pas sérieux pour un sous. Et même si on ne dirait pas, il est totalement novice dans les relations. Je regrette que son personnages n'ait pas été plus approfondi. Je pense que le fait qu'il ne soit proche que de Misaki soit fait pour bien montrer qu'elle soit spéciale pour lui. Mais il en perd de sa profondeur. Son passé n'est ni un plus ni un moins. (Bien que j'ai réellement aime les réactions de Misaki qui le poussé à affronter son passé même si ça signifie ne plus le voir.)
Les autres personnages sont malheureusement bien moins approfondi, presque trop peu pour une oeuvre de 18 tomes.
Il y en a quelques uns qui mérite d'être évoquer mais ça s'arrête malheureusement là.
Le président igarashi est assez intéressant, bien que très cliché. Ses relations basées sur un rapport de forces constants sont à mon avis assez bien exprimées. Et lui donne une certaine profondeur. Tout comme sa recherche constante d'amusement. Et sa partie en fin de manga est assez bien tournée. Bien que sa pseudo romance avec Misaki soit clairement là pour donner de la profondeur au personnage en plus de faire ressortir la jalousie d'Usui, elle n'en reste pas moins pas désagréable. Elle est cliché mais bien traité.
Aoi est aussi assez intéressant, de manière inattendue. Assez cliché également au départ, il s'en sort en rénovant un peu les codes. Autant le sujet des femmes tentant d'être masculines est vu et revu pour tenter de donner de la profondeur aux personnages (et pas que dans les manga), autant l'inverse est peu exploité et souvent mal vu. Principalement car on glorifie déjà la virilité en occident mais alors au Japon... C'est pire. Au début le fait qu'on dise qu'il ait un "âme de garçon" ou qu'on lui dise d'agir en garçon m'a dérangé, j'ai renoué direct lorsqu'on lui a montré des magasines d'homme se travestissant. Et celles qui lui ont montré sont les mêmes qui le poussait à agir "en homme". J'ai été heureuse que son affection envers Misaki ne tourne pas à la romance mais à une amitié assez possessive qui le pousse à secouer Misaki dans sa relation avec Usui. Et sa relation avec une des employés du maid café est bonne.
On pourrait aussi citer Sakura ou encore Shizune qui sont à mon goût assez reussites. Le trio est très clairement là pour l'humour mais il rempli bien son rôle. Le duo Yukimura-Kano est aussi assez appréciable.
Shinitani est pour moi un personnage pas franchement nécessaire. Tout comme le comeback du père.
Au cas où vous ne l'auriez pas déjà compris, pour moi, le point fort de Maid-sama réside en Misaki.
Pour ce qui est de l'histoire en elle même, elle tourne bien. Elle n'est jamais lourde, et ne traîne pas vraiment. Ses rebondissements sont assez prévisible mais les personnages donnent un aspect agréable.
Les dessins ont du style. Sans réellement se démarquer, le coup de crayon reste parfois assez surprenant pour un shojo.
Un des points qui m'a profondément dérangé et l'omniprésence des genres. Une des choses qui m'avait fait apprécié le manga plus jeune. On ne cesse de rappeler à quel point Misaki est spéciale. Ce qui n'est pas spécialement dérangeant car très utilisé dans tout type d'oeuvre, et aussi pour rappeler à quel point Usui est spécial. Et à quel point ils le sont ensemble. Bien que Misaki veulent rattraper Usui qu'elle juge supérieur en certain point, elle finit par y arriver.
Le problème est qu'on rappelle sans cesse que Misaki agit comme un garçon. Et qu'elle est même mieux garçon que les garçons eux même. Bien que l'aspect du genre soit bien traité avec Aoi, il reste assez anecdotique puisque tout au long de l'oeuvre on ne cesse de rappeler les différences supposées de comportement suivant les genres. Comme le fait que se ne soit pas normal que Misaki agisse comme elle agisse puisque c'est une fille. Ou bien le comportement de l'ensemble des garçons contre qui Misaki doit se battre pour protéger les filles. Ce qui repose sur des clichés et des concepts qui ne sont plus d'actualité.
Ce manga restera pour moi une merveille des shojo, malgré quelques points noirs. Misaki nous pousse à nous secouer et à travailler si on veut avoir ce qu'on veut.
Créée
le 3 mars 2020
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