L'une des grosses trames récurrentes des comics, c'est de se faire taper dessus les gentils les uns sur les autres. Certes, certaines séries ont des méchants que l'on adore détester, qui sont un vrai bonheur à bastonner (car justement, ils savent rendre les coups) ou dont le côté obscure te fait douter de la blanche justice de nos héros (cf. Le Joker dans The Dark Night). Mais tout de même, comme je te le disais, le truc super cool, c'est de prendre 2 gentils et de trouver un prétexte pour qu'ils se montent sur la gueule.
Dans le genre, on a la solution ultra-classique du clone, du cyborg ou du double interdimensionnel. Avec un peu d'efforts supplémentaires, on peut créer des intrigues plus riches et plus construites comme Civil War chez Marvel, où un amendement rendait hors-la-loi les super-héros qui refusaient de dévoiler leur identité secrète et de bosser pour le gouvernement: c'était la parfaite excuse pour créer 2 camps, les pros et les contres, qui se foutaient sur la tronche au milieu de longs discours sur la définition que chacun avait de l'honneur et de la justice. Plutôt réussi, même si l'issue a été un peu vaseuse.

Ici, on est sur une Terre parallèle (jusque là, rien d'extraordinaire, on a même arrêté de les compter...), et la plupart des super-héros ont été contaminés par un virus qui les transforme en zombies (yeah !!!).
Bon, c'est assez vite vu: ils commencent par bouffer tous les humains qui les entourent.
Normal.
Et ça commence à se compliquer quand ils doivent affronter les quelques super-héros non infectés.
C'est là qu'on commence à trouver ça coolos.
En même temps, cette étape passe assez vite. On a une bonne course-poursuite avec Magneto qui se termine assez tragiquement: une superbe page en 16 cases où ses membres volent en morceaux au milieu des mâchoires de tout ce joli monde.
Mais là où Marvel est super doué, c'est que quand ils ont un concept, ils l'exploitent jusqu'au bout.
Première entorse au concept classique des zombies (je prends ici comme référence les films de Romero): ils n'ont jamais l'air de mourir, même si la tête est tranchée, même si la cervelle est en bouillie. Du coup, ça nous assure encore plus de corps en charpie dans tous les sens, on ne va pas se plaindre. Les zombies ne ressentent en fait plus aucune sensation, plus aucune douleur, si ce n'est la faim. Une faim qui est décuplée et leur fait perdre la tête, les poussant à dévorer tout ce qui leur passe par la main. On l'aura compris, l'histoire est surtout prétexte à un énorme carnage tout au long du bouquin.
Et pourtant, sans doute poussés par l'idée de faire durer le plaisir, on va intellectualiser un peu tout ça pour enrichir l'histoire: après avoir mangé, les zombies se calment un peu et reprennent leurs esprits. Ce qui amènent certains à s'interroger sur leur condition: mais où va-t-on comme ça, une fois qu'on se sera tous entre-dévoré ? Du coup, Antman décide d'étudier un des rares sujets non-contaminés, en cachette, pour éventuellement trouver un remède. Sauf que pour être lucide dans ses recherches, il doit avoir mangé. Et déguste donc des petits bouts de son patient par-ci par-là pour retrouver ses esprits. Un gros carnage, je te dis.
Dans le même genre (et je m'arrêterai là sinon la critique va faire 20 pages): un des épisodes assez importants de l'univers Marvel, c'est la venue sur Terre de Galactus, une sorte d'immense super-vilain venu d'ailleurs qui dévore les planètes et leur habitants. En principe, avant son arrivée débarque le Surfeur d'Argent, qui prévient les condamnés, leur conseillant de quitter leur planète puisque de toute façon ils ne survivront pas. Dans la trame "classique", la Terre sera l'une des seules planètes à survivre à Galactus. Grâce à nos super-héros, justement.
Ici, on s'est dit que ce serait trop de la balle de faire aussi venir Galactus sur notre Terre zombifiée. Du coup, ça démarre par l'arrivée du Surfeur d'Argent. C'est pas bien compliqué, en 4/5 pages il se fait bouffer tout cru. Clâââsse... Et finalement, quand Galactus débarque, cet être le plus redoutable et le plus puissant de l'univers, cet immense géant sans compassion qui a déjà dévoré des civilisations millénaires par troupeaux, et bien ils se disent quoi nos minuscules zombies au pied de ses grandes jambes ?... Chouette du jambon ! On l'aura compris, ils le voient surtout comme une énorme réserve de bouffe. Bon, ça va pas être si simple que ça, mais ici encore, on va avoir une grosse baston qui va bien entendu se finir en déchiquetage immense.

On l'aura compris, ce bouquin est un pur bonheur pour qui a l'estomac bien accroché.
C'est drôle, c'est gore, c'est bien pensé, c'est plutôt pas mal dessiné, et puis surtout ça mélange super-héros et zombies, que demander de mieux ?
Gyom
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le 30 août 2010

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