Vaste question que ce Maus... J'ai longtemps hésité avant d'écrire cette critique...
D'un coté, Maus délivre un témoignage précieux et original sur l’Holocauste, servi par un point de vue très intéressant sur le rapport père/fils, la transmission et le poids l'héritage tragique des enfants de survivant...
Maus possède une grande valeur patrimonial et mérite donc son succès et son prix Pullizer... Pourtant, j'ai un vrai problème avec Maus : Je n'aime pas cette BD, et voici pourquoi...
On ne peut, à mon avis, pas résumer la force d'une oeuvre à la force de son sujet. Je suis tout de même très attaché au coté formel, et de ce point de vue, je ne peux pas considérer Maus comme une bonne BD...
J'ai un réel problème avec le fait de représenter les "peuples" sous forme d'animaux... c'est caricatural, manichéen et presque dangereux... ça conforte l'idée de "races" foncièrement différentes et irréconciliables...
L'autre raison qui me font penser que c'est une mauvaise idée est d'ordre plus pratique. Concrètement, je ne suis pas parvenu à différencier les personnages les uns des autres... Juifs ou allemand ne sont plus que des masses, il n'y a plus d'individu, et du coup, la BD ne raconte presque plus rien...
Ces personnages sont dénué de toute vie et expressivité, ce qui n'aide ni la compréhension, ni l'émotion...
Sans texte, l'image serait incompréhensible, alors on se coltine une série de récitatif long et très lourd qui font passer Maus pour un simple livre illustré.
La narration bande dessinée est tout simplement nié. On ne raconte pas avec des images mais avec du texte !
Je me suis beaucoup ennuyé à la lecture de Maus... Le récit est haché, déstructuré, dénué de toute fluidité et élégance... A aucun moment l'auteur n'essaye d'aider le lecteur à rentrer dans son histoire... Maus est d'une sécheresse saisissante...
J'avais remarqué cette propension d'Art Spiegelman à nourrir un méchant complexe d’infériorité vis à vis de la littérature et de la peinture... C'est assez typique des auteurs américains, qui, pour se démarquer des navrant comics de super héros se croient obligé d'utiliser l'expression pompeuse de "roman graphique"...
Art Spigelman est un expérimentateur vain : Sa démarche n'est motivé que par la volonté de prendre ses distance vis à vis de la BD mainstream et jamais pour des raisons artistique ou narrative... C'est triste comme vision des choses, et Maus en pâti énormément...
Lisez d'autre de ses BD, et vous verrez ce que je veux dire...
D'une manière général, je trouve que les histoires sur l’holocauste ne sont jamais très réussi... Coincé d'un coté entre le larmoyant/prise d'otage façon la liste de schindler ou la rafle (si tu ne pleurs pas devant mon film, c'est que tu es un nazi) et de l'autre coté, avec des auteurs tellement paralysé par la gravité de leur sujet qu'ils sortent des œuvres glaciales dénué de toute émotion (le pianiste etc... ).
Maus ne fait que me conforter dans cette impression...