Coup-fourrés, assassinat, trahison, poursuites et fusillades: Romane et El Malik, toujours à Rio de Janeiro, passent à l’offensive, non sans y laisser des plumes. Ce quatrième tome de la bande dessinée d’anticipation Mermaid Project est résolument tourné vers l’action. Peut-être un peu trop, mais en même temps, on sent qu’on approche de la conclusion de la série.
Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. D’abord, parce que mes rayonnages sont déjà remplis de séries qui traînent en longueur et ensuite, parce que malgré un contexte de départ plutôt enthousiasmant – un futur proche où les crises d’approvisionnement ont sonné la fin de la domination américano-européenne – je suis moins impressionné par la suite.
Disons les choses ainsi: cet avenir déglingué, post-pétrole, où les Occidentaux sont franchement minoritaires et mal vus, me plaisait pas mal. Un petit côté Windup Girl, en moins trash. Seul problème: j’ai l’impression qu’il est sous-exploité dans cette série, surtout ces deux derniers épisodes, qui se déroulent dans une Rio très proprette.
En fait, il manque à Mermaid Project un soupçon d’audace dans son traitement. L’intrigue est sympa – encore que les motivations d’Algaepower, la méchante corpo et ses manipulations génétiques interdites, sont un peu floues – les dessins de Fred Simon sont très corrects et les personnages raisonnablement bien campés, mais il y aurait beaucoup plus à faire, à mon avis.
Je soupçonne fortement que le cinquième épisode sera le dernier; à vrai dire, je l’espère un peu, parce que sinon, ça casserait méchamment le rythme. J’espère qu’elle apportera les réponses que Mermaid Project mérite. En l’état, la série est plutôt bien faite, une bonne conclusion bien solide la rendrait vraiment excellente.