Si on peut saluer la manière avec laquelle Trondheim assume l'absence totale de contraintes qu'il se donne en construisant ses vignettes (probablement) au gré de ses envies et sans aucun dessein en tête, l'absence totale de fil narratif a fini par m'user plus que m'amuser.
Les répliques manquent de piquant, les situations d'originalité ou de grotesque pour pardonner à l'ensemble son absence d'ambition.
Mildiou reste donc au niveau de simple concept là où "Lapinot et les carottes de Patagonie" en reprenant la même méthode de conception, parvient sur une durée bien plus longue, à conserver l'intérêt et l'amusement du lecteur en mettant cette liberté de ton et de narration au service d'une histoire.
Aussi alambiqué et farfelu soit-il, le fil narratif déroulé dans les carottes de Patagonie crée une ossature autour de laquelle il est très amusant de voir Trondheim dériver, s'éloigner pour finalement retomber sur son récit et avancer.
Sans ce repère-là, Mildiou manque sa chance d'être vraiment drôle et divertissant.
J'aurais trouvé un intérêt à ce Mildiou s'il avait été antérieur aux carottes de Patagonie car on aurait alors pu le voir comme un galop d'essai précurseur, mais il arrive 2 ans après celui-ci et ne lui arrive vraiment pas à la cheville.
Complètement dispensable au vu de la qualité d'autres publications de Trondheim.