Cet album ouvre le deuxième cycle de la saga "Izunas" prenant place dans l'univers des Nuées Ecarlates. J'avais déjà beaucoup apprécié la travail de Tenuta et Lupattelli sur les précédents albums, mais là où ceux-ci permettaient d'être contemplatifs face au dessin sans pour autant être pris dans l'histoire, cet album prometteur corrige ce petit défaut en splendeur. Je ne sais pas si c'est parce que Lupattelli est maintenant seule à l'écriture, mais le résultat est bien plus harmonieux.
Du côté du dessin, vous retrouverez le trait fin de Tenuta qui arrive à nos transmettre sa passion pour l'architecture et la nature japonaise. L'amélioration très nette se situe au niveau des couleurs, bien plus lumineuses, fraîches que dans les albums précédent. Tenuta s'essaye même à des cases d'un style nouveau pour raconter une légende qui se démarque du reste du livre.Le papier couleur parchemin qui introduisait chaque opus trouve une continuité dans l'histoire, c'est réussi !
Comme je le disais, le scénario gagne en dynamique également: c'est la première fois qu'arrivée à la fin d'un album de cette saga, je suis impatiente de savoir la suite. J'ai été prise dans l'histoire, on prend plaisir à retrouver d'anciens personnages, à en découvrir de nouveaux...le lien entre les deux cycles est pertinent, je n'ai pas relevé d'incohérences. On découvre un jeune garçon orphelin qui se voit confier une pierre magique dont il n'a pas encore découvert le pouvoir. Il rencontre un samouraï sans nom et leur destin est étroitement lié, ensemble ils passeront de l'autre côté du Kamigakushi (voile qui sépare le monde des Hommes et le monde des Kamis, esprits protecteurs de la nature dont font partis les Izunas, loups géants luttant contre les démons de ce monde). Les rebondissements sont là et c'est une lecture plus agréable dans le style d'écriture aussi. Dialogues plus crédibles notamment.
En bref, une lecture que je recommande, je pense que le premier cycle très beau mais un peu plat fait réellement office de genèse lorsque l'on s'attaque à cette suite. Une claque esthétique, une épopée, la morale de l'histoire qui se profile...une petite bouffée onirique en somme.