Ca fait des années que je critique les super héros en expliquant que ceux-ci sont plus ou moins des fascistes qui s'habillent pour défendre une version de la justice qui n'est juste qu'à leurs yeux et qu'au font, on est souvent pas loin du fascisme d'un "vigilante movie" (la police, la justice, les les médias sont dans le faux, seul lui est capable de distinguer le bien et le mal...)
Et bien cet album le prouve par l'absurde : On prend un type fondamentalement mauvais, qui souhaite devenir une sorte de dieu du mal et on lui donne les mêmes pouvoirs abusés que les super héros : le gars peut transformer sa voiture en moto, tirer au bazooka sur un hélicoptère en vol, tuer une centaine de policier en 5 secondes, il est supérieurement intelligent et a toujours 100 coups sur son adversaires. Et ce qu'il fait est d'autant plus parfaitement dégueulasse qu'il n'a aucun motif valable pour le faire. (Le prologue de la bd nous dit qu'il s'agit d'une histoire de vengeance, mais en fait ça ne tiens jamais deux minutes...)
Du coup, je comprends toutes les critiques négatives que cet album reçoit et je pense qu'en plus, elles sont justifiés tant ça s'enfonce dans une forme de violence gratuite avec un méchant tellement méchant qu'il fait gratuitement les trucs les plus immoraux du monde et le scénario semble pouvoir le dire qu'il est capable de le faire ça "parce qu'il en est capable, c'est comme ça et puis c'est tout..." (Par exemple, les flics ne peuvent pas enlever son masque parce que celui-ci est piégé avec des micro-explosifs invisibles qu'il a autour du cou... comment est-ce seulement possible une seconde ?) A la fin on s'aperçoit qu'il y a un "maitre d'échec" qui a planifié son coup 30 ans à l'avance ! C'est n'importe quoi....
... mais ça aurait été un "gentil" tout le monde aurait trouvé ça génial ou fantastique. Et cette bd enchaîne la plupart des grosseurs et les rebondissements qu'on autorise dans les bds de super héros mais qui passent habituellement parce que comme on aime le héros, on éprouve une jouissance à le voir sauter dans les airs de façon stylé, à mater une centaine de nazi ou à avoir tout prévu depuis le début. Quand par contre ça vient d'un terroriste qui souhaite torturer "un type" et que ça passe par la mort de masse de milliers d'innocents, l'effet n'est plus du tout le même.
A la base, j'avais mis 8 parce que je trouvais génial pour le dégoût que cette bd provoque et pour la prise de conscience que ça peut générer chez un lecteur (même si c'est sûrement involontaire de la part de Mark Millar) que pour le réel intérêt du truc.
Mais je suis repassé sur ma critique 7 ans plus tard et le monde des comics ne mérite pas ça : on va lui coller un bon 3 des familles. Pour sa grosse médiocrité.