Un western atypique

1864. La guerre de Sécession est bientôt finie. Un peloton de soldats noirs de l'Union est envoyé escorter une expédition scientifique dans des collines, que des indiens jugent comme sacrés. Si cela ne suffisait pas, ils ont une colonne de rebelles ivres de haine sur le dos. Et ils vont découvrir un cimetière de géants qui ne vont pas tellement apprécier la profanation.

Western atypique donc, qui force un peu le ton pour trouver sa place dans la production. Tous les héros sont des proscrits de la société : l'un des scientifiques cache son homosexualité, une femme guide l'expédition comme "trappeuse", et des soldats noirs détestés aussi bien par les nordistes que les sudistes les encadrent. Si vous connaissez un peu l'occulte, les textes sacrés, le titre vous divulgâche d'entrée le fonds de l'histoire. D'ailleurs, les dessins ne font que les esquisser. Comme toujours, le monstre n'en est que plus effrayant que s'il n'est que partiellement dévoilé.

Le dessin par moment est un peu en dessous. Les visages surtout. Ils s'en sortent mieux avec les paysages, les grands espaces de l'Ouest suggéré. Le canevas de l'histoire n'est guère original : on reprend un peu des westerns classiques, comme le jardin du diable, que le spectre aux balles d'or de Giraud avait déjà transcendé.

Ce volume 1 pose les bases de l'histoire. Ce n'est pas mauvais. C'est même prometteur. On espère simplement que la suite sera meilleure.