New York New York par Kliban
J'ai dévoré les tomes les uns après les autres, avide de leur sortie comme rarement. Les deux premiers restent extraordinaires. Pour une fois, un peu de réalisme dans le Shonen Ai ne fait pas de mal - on sort franchement des histoires d'adolescents évanescents, torturés et souvent sadiques pour entrer dans le plain pied du quotidien. Et puis bon, je ne suis pas insensible à un bon bouquet de fleur bleue, ça me change de Dustan.
L'histoire d'amour entre Ken et Mel aurait des relents de roman de gare, n'était la sensibilité de la mangaka à traiter le sujet. Si ses personnages sont sans ambiguïté quant à leur sexualité - l'un et l'autre sont homo -, ils n'ont pas la même insertion sociale. Le passé tragique de Mel (ach ! larmes into the chaumières !), sa sensibilité exacerbée, auront raison du célibat de Ken, tatsoin, et lui permettront de sortir du confortable placard dans lequel il a compartimenté sa vie. C'est d'une banalité crasse, mais tout se joue dans le temps et les précautions que prend Marimo Ragawe pour en dérouler les conséquences psychologiques et sociales. Et puis c'est mièvre à faire craquer un intello. Donc je craque.
Quelques invraisemblances, les inévitables violences du genre étant reléguées à des personnages secondaires, ne m'ont pas gâché le plaisir des deux premiers tome, qui mettent en place la relation entre les deux hommes, leurs ex, leur relation à la fidélité et leurs familles.
Les deux tomes suivants virent à un nawak assez japonisant, cousu de fils blancs (oui, plusieurs) et de krèèèèè méchant serial killer. Même si à les relire quelques années après, je ne les trouve plus aussi décevants. Le numéro 4 regagne un peu de consistance, les derniers chapitres retraçant la vie ultérieure du couple, plusieurs d'années en quelques pages. Et à la fin, vingdiou, moi, je pleure. Et quand je pleure, je recommande. Voilà. C'est dit.
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