J'avais tellement aimé Snug avec son petit opus "La lutte pas très classe", que lorsque j'ai vu dans le bac des nouveautés de la bibliothèque de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ce livre je me suis jeté dessus.
La postface de Cédric Biagini est également très intéressante.
J'ai retrouvé dans ce livre un peu de l'esprit de "Datamania: le grand pillage de nos données personnelles d'Audric Gueidan que j'avais beaucoup aimé.
Snug le dit lui-même, il va utiliser l'artifice mille fois utilisé du voyage dans le temps avec la venue à notre époque du Snug ado des années 80-90. Ce n'est pas très original, au début j'ai même eu un peu peur d'être déçu et puis le propos se met en place. On alterne le rire et le sérieux et même très souvent le sérieux par le rire.
C'est un manifeste, un coup de gueule, un pamphlet révolutionnaire mais fait par et pour des bobos mous devant leur smartphone... Voilà, voilà, avouons le, le héros en prend un coup. Mais Snug, avec ses personnages en claquettes chaussettes va nous faire réfléchir, un peu, beaucoup ou pas du tout. Chacun recevra ce livre comme il le pourra, comme un support de réflexion sur ses pratiques ou juste comme une bd marrante et rapide à lire.
Les échanges sont drôles avec un Snug d'aujourd'hui tentant d'expliquer au jeune Snug le monde moderne et notamment ce que sont google, wikipedia, les réseaux sociaux etc. Pas si facile finalement.
Et puis comme dans les "Où est Charlie ?", il faut être très attentif et faire attention aux petits détails. Snug a caché dans les dialogues comme dans les décors de nombreuses petites pépites.
Un exemple de passage savoureux dans ce livre, quand il explique comment il va rencontrer une femme. Il va commencer par Tinder pour la trouver, l'emmener dans le bon resto grâce à TripAdvisor, partir avec elle en BlaBlaCar dans un Airbnb à la plage, etc etc, etc Toute une vie à partir de son canapé en échange de ses précieuses données personnelles qui seront revendues au plus offrant. Un monde idéal en somme... enfin surtout idéal pour l'ultralibéralisme puisque les populations collaborent et en redemandent même.
Et dans ce monde ultra connecté, qui rend ultra dépendant, quelle est l'une des pires choses qui puisse arriver, ne plus avoir de batterie sur son smartphone... Et pire encore, ne pas avoir de like à l'une de ses publications. Alors à votre bon cœur messieurs dames, un p'tit pousse levé sous cette critique. ;-)