Nouveau tandem Morris - Fauche...capable de belles choses comme le tout dernier Klondike ou de nullités comme Belle Starr. Alors quel cru ? Hé bien ce O.K. Corral surprend, positivement, remixe les codes d'un film célèbre et Eric Adam semble ajouter une touche humoristique bienvenue.
Au départ on ne sait pas trop où l'Histoire veut nous emmener mais c'est finalement à Tombstone que Lucky Luke et Jolly s'arrêtent un moment. Deux familles ne peuvent pas se piffrer. On pourrait croire à un Rivaux de Painful Gulch du pauvre....il n'en est rien. Sur fond d'élection démocratique, des personnages hauts en couleur, un scénario cohérent, du dynamisme et de mini-touches bien marrantes, ce tome fait du bien.
Quelques illustrations :
- Plein de bons passages sur le vote démocratique en plein far-west, la justice, la presse, l'alcool, la camomille
- Les planches entières du Croque-mort/éditeur du journal (planche 19) et de Doc Holliday (planche 26) hilarantes
- La planche 39 d'un dynamisme rare
- Une bonne fin, cohérente, longue et à rebondissement
- Des phrases qui se laissent méditer :
- Ike Clanton : "Les amis de mes ennemis sont mes ennemis, cow-boy!"
- Lucky Luke : "Moi c'est le contraire, les ennemis de mes amis sont mes ennemis!"
Alors oui on enlèvera pas certaines incohérences.
Graphiques comme sur la planche 4 où Billy Clanton se trouve dans la même action au milieu de Tombstone, puis au milieu du désert pour se retrouver au milieu de la ville...
Scénaristiques quand en 5 cases on a un incendie, une course-poursuite et une arrestation...ça sonne faux, à tout le moins trop rapide.
Après Les Dalton à la Noce qui reprenaient assez astucieusement Le train sifflera trois fois, voici une adaptation d'un autre grand classique du Western, Règlements de comptes à O.K. Corral.
Intéressant de voir à quel point dans les années 90 le style graphique était l'épure dans les textes et le dessin (l'album se lit facilement et vite) et comment les années 2010 ont mis un fourmillement de détails et rallongé les dialogues. L'optimum est certainement entre les deux, à savoir les années 60-70. Ahhh sacrée époque dorée....et puis que ça fait du bien de ne pas toujours voir les Dalton !