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Un espion sous couverture va enquêter sur la disparition de nombreux terriens dont Inès, la jeune poétesse qu’il a rencontrée un peu plus tôt au bar d’un vaisseau spatial qui les emmenait tous les deux vers la planète Emeraude. C’est sur celle-ci que vivent les Cépodes, une race d’aliens qui ressemblent à des pieuvres, à qui appartenait la planète avant l’invasion des êtres humains voulant reconquérir leurs territoires.
L’album se base sur un roman de science-fiction de 1959 de Pierre Pairault alias Stefan Wul, écrivain de science-fiction français. Cette adaptation libre, réalisée par le scénariste Olivier Dobremel (plus connu sous le pseudonyme de Dobbs) est éditée chez Ankama. Cette maison d’édition publie depuis plusieurs années une collection reprenant l’œuvre de cet écrivain des années 50. Je n’ai pas lu le roman original mais d’après ce que j’en sais, le scénario prend semble-t-il des libertés avec celui-ci, ce qui devrait permettre aux lecteurs de l’oeuvre originelle de ne pas s’ennuyer en lisant ce space-opéra. Néanmoins, cela aura peut-être l’effet inverse sur les puristes, qui estimeront que l’œuvre de Wul a été trahie. Mais, ne dit-on pas que l’on ne peut pas plaire à tout le monde…alors à un moment, il faut bien choisir un parti pris.
La narration est parfois un peu déroutante, surtout vers la fin où elle passe du cauchemar à la réalité sans aucune transition mais c’est pour mieux nous surprendre, et cela fonctionne. J’ai trouvé la fin intéressante même si, à bien y réfléchir, elle correspond assez aux standards de la SF et l’on pouvait s’y attendre. D’après ce que je sais du livre, cette conclusion est totalement différente de l’œuvre de Wul mais son déroulement a le mérite de proposer une fin classique mais efficace. Elle correspond notamment à l’esprit psychédélique à la limite de l’onirique ou du cauchemardesque qui règne dans cette bande dessinée.
Le coup de crayon réaliste du dessinateur, donne des planches relativement belles (notamment certaines pleines pages assez impressionnantes). Tantôt classiques, tantôt psychédéliques, les couleurs et les traits donnent un rythme à cette œuvre : parfois dynamique lors des scènes d’action parfois plus calme pour donner un temps de respiration à l’histoire. En ce qui concerne les couleurs, elles oscillent entre teintes chaudes et d’autre plus hallucinées. Instillant une ambiance à la BD, elles tirent tout de même vers le sombre à l’instar de l’horreur où veulent nous emmener les auteurs. L’histoire présentée dans l’album met en lumière une confusion entre le rêve et la réalité dans un contexte futuriste, ce qui est très bien représenté par les dessins de Stéphane Perger mais aussi par le découpage des pages (qui peuvent s’imbriquer les unes dans les autres, par exemple).
Justement, ce découpage est assez original avec certaines cases qui tournent autour d’autres ou qui s’interpénètrent pour donner l’impression qu’elles ne sont pas figées et que tout est en mouvement. Le rythme reste soutenu, tout en préservant l’esprit volontairement kitsch et les clichés attendus (la demoiselle en détresse, le héros faisant face à toute sorte de situations périlleuses, des extra-terrestres monstrueux et malfaisants, une faune exotique et hostile). C’est aussi ce charme suranné qui en fait un très bon divertissement.
Dans les bémols que j’émettrais, je dirais que d’une manière générale, les textes sont difficiles à lire car le lettrage des planches est manuscrit. Il faut habituer son œil à lire les textes, ce qui ralentit un peu la lecture. Bien qu’à certains moments de l’histoire, l’effet très déformé des lettres (lorsque les Cépodes parlent, par exemple) soit efficace et sert l’histoire car elle permet de faire passer une idée de peur terrifiante. De plus, à certains moments, les dialogues peuvent paraître superficiels ou au contraire nébuleux et abrupts, ce qui contribue à la confusion, mais c’est peut-être un effet de style du scénariste. L’album nous offre néanmoins une explication de texte qui permet de mieux comprendre le travail des auteurs et de découvrir, pour les non-initiés, qu’il est truffé de références de la culture SF.
Version illustrée : http://www.artefact-blog-bd.com/recit-complet/odysee-sous-controle/
Interview du scénariste Dobbs : http://www.artefact-blog-bd.com/auteurs-bd/dobbs/
Créée
le 20 févr. 2018
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