Lewis Trondheim est un auteur bien prolifique. Débordant d'idées, le dessinateur n'hésite pas à nous plonger dans des univers originaux. Le résultat n'est malheureusement pas toujours à la hauteur de l'idée de départ.
Omni-Visibilis fait partie de ses projets qui laissent un gout amer, d'inachevé après lecture.
Pourtant le pitch de départ attire la curiosité: un homme se retrouve avec la capacité d'être les yeux du monde, d'être en contact avec tous les êtres humains de la planète. A partir de là s'en suit une véritable chasse à l'homme par differents protagonistes, attirés par cette convoitise.
Si cette BD aborde ce thème de manière plutôt originale et soulève quelques questions, il est difficile de réellement s'enthousiasmer.
Les dialogues déjà sonnent souvent creux. La patte graphique de Matthieu Bonhomme ne sera pas du gout de tout le monde et ne met pas toujours en valeurs les idées du scénariste.
Mais le plus gros raté reste le dénouement, qui apparait clairement bâclé. Alors qu'il faut des dizaines de pages pour planter le décor, l'aventure se conclut en quelques cases.
On imaginait déjà un tome deux, trépignant d'impatience à l'idée de connaitre comment le "héros" pourrait bien se sortir d'une telle situation. Et là, arrive une fin pour le moins paresseuse qui laisse plus penser à un soucis de bouclage et de calendrier plutôt qu'à un réel choix scénaristique.
Dommage il y avait bien mieux à faire.