Pour leur cinquantième anniversaire, les Humanoïdes Associés dévoile leur Opus Humano, une sélection de haute volée de leurs plus grand récits, dans d'épais volumes de 300 pages entièrement consacrés à la BD. Ici donc, pas d'entretien ou d'autres sections découverte, mais bien une place sainte où seule évolue la bande dessinée, seule maîtresse à bord.
Dans ce premier volume retraçant la prolifique décennie de 1975 à 1985, on y retrouve des albums et récits complet de grands orfèvres, tel que le regretté Michel Crespin, qui délivre un récit sensoriel relevé de quelques notes d'une douce occitanie dans Armalite 16. Phillipe Caza fait aussi un petit tour par là avec son classique Arkhe, dont le graphisme impeccable et le sens du récit cryptique n'a à ce jour aucun égal.
On y retrouve aussi des pépites méconnues jamais rééditées, comme les Fariboles Sidérales de Alias (Claude Lacroix, de son vrai nom), perle de la collection des Humanoïdes dans laquelle de courtes nouvelles graphiques exposent leur lot de situations improbables dans d'autres univers.
Bien sûr, un détour par l'œuvre profuse de Moebius est au rendez-vous, et quel plaisir que de redécouvrir la bande dessinée à l'origine d'un court métrage phare du cinéma français, réalisé par nul autre que Mathieu Kassovitz ! On parle ici de Cauchemar Blanc, qui se révèle être l'un des travaux les plus sérieux du maître Moebius avec sa saga BlueBerry, et dont le propos marque encore aujourd'hui.
Enfin, on ne peut passer à côté de la somptueuse fresque barbare du duo Dionnet/Gal qu'est La Vengeance d'Arn, récit de vengeance épique dont le graphisme somptueux et détaillé laissera plus d'un lecteur en pamoison.
Cet Opus Humano premier du nom ne défriche certes qu'un maigre morceau d'une décennie profuse en chef d'œuvres, mais il sait choisir avec justesse les meilleures morceaux, de quoi s'offrir un superbe voyage dans le temps le temps de quelques heures.