Nous faisons la connaissance d’un herboriste, Torakichi. Ce dernier, loin de son village, est toujours sur la route afin d’apporter les remèdes aux clients dont il a la charge. Mais voilà, le souci c’est que dorénavant il ne voyage plus tout seul. Depuis la mort de sa femme, Torakichi a récupéré son fils de 3 ans, Shiro, et comme il y a passé la majeure partie de son temps sur la route il connaît très peu son petit garçon. Tout connaître sur les plantes médicinales n’est pas un souci pour Torakichi, par contre être père, comment élever un enfant, c’est une autre paire de manches. Sans oublier qu’ils sont tous deux constamment sur les routes. Torakichi va donc se rendre compte à quel point cette situation n’est pas chose aisée et qu’il va devoir apprendre les aléas de la paternité en jonglant avec son travail. Il lui faudra tisser des liens uniques avec Shiro, mais y parviendra-t-il ?
Ce premier tome met en avant les difficultés de s’occuper d’un enfant dont on avait que très peu la charge, d’éduquer son propre enfant tout en exerçant un travail à plein temps. Bien que Torakichi passe beaucoup plus de temps avec Shiro, il n’en demeure pas moins que leurs voyages sont pesants et que cela est loin d’être facile pour un enfant de 3 ans. C’est ce que constate Torakichi. Il découvre un rôle dont il n’avait pas connaissance jusqu’à présent et de ce fait nous fait éprouver une certaine compassion. Ce papa peine ici un tant soit peu par moments, souvent même, et juge de son autorité pas forcément aux bons moments. Il n’est pas parfait, mais il apprend sur le tas. C’est de village en village que leurs liens se tissent peu à peu, ils apprennent à se connaître. Torakichi éprouve beaucoup de tendresse envers son fils et nous le fais ressentir. C’est très touchant de voir un père apprendre à le devenir, il s’énerve et crie sur Shiro par moments car il ne sait pas vraiment comment agir avec lui. On le voit donc assez maladroit. À plusieurs reprises, le lecteur est ému et je ne déroge pas à la règle.
Comme évoqué, nombreuses sont les situations émouvantes et la qualité des dessins de Mi Tagawa y est aussi pour beaucoup. Certes, les paroles nous touchent mais les vignettes nous émeuvent de par la qualité et le soin du détail. Cependant, le côté graphique est un peu irrégulier, car tantôt on dispose de plusieurs pages où les vignettes sont très travaillées avec de beaux décors, tantôt on découvre de simples vignettes, sans arrière-plan et ce sur plusieurs pages également. Ces derniers passages sont peut-être moins importants pour certains, mais me concernant je dirai le contraire. Par contre, j’ai aimé les divers passages où Mi Tagawa nous met face à des situations où l’humour prend place quelques instants entre deux situations plus chargées émotionnellement. Remercions Shiro pour cela.
J’ai apprécié, lors de la lecture de ce premier tome de Père & Fils, l’attention portée par l’auteure sur les personnages, aussi bien graphiquement qu’au niveau de leur caractère. On découvre par ce biais divers comportements et autres situations auxquelles Torakichi fait face. Ce qui amène l’auteure de façon ingénieuse à nous instruire lors de la préparation de remèdes avec les diverses herbes utilisées et leurs effets. Certains penseront peut-être que cela vient alourdir le scénario, il n’en ait rien. Cela est très bien ficelé et s’accorde parfaitement avec l’histoire. Par contre, il ne faut pas s’attendre, dans ce genre d’histoire, à de l’action car ce n’est pas du tout le but recherché. L’histoire peut sembler un peu lente par moment mais elle est loin d’être plate. On suit un père et son fils qui ne se connaisse pas vraiment et qui justement vont apprendre à su supporter l’un l’autre, ce qui nous offre de belles séquences d’émotions.
Mi Tagawa m’a ému plus d’une fois, c’est sûrement le fait que je suis moi-même père, mes émotions doivent être multipliées. Le voyage que nous suivons ici est très plaisant à découvrir, la qualité du tome l’étant tout autant. L’auteure nous confie dans son manga que bien qu’elle aimer dessiner des adultes et aime surtout dessiner des enfants et de ce fait a pu nous fournir un très bon résultat avec Shiro. Beaucoup d’émotions se dégagent, ce petit bonhomme est vraiment très expressif. J’ai aussi beaucoup apprécié la qualité apportée sur la couverture extérieure du tome avec un très bel effet au toucher mais j’ai été surpris par la couverture intérieure qui propose de courtes histoires.
« Un enfant a besoin d’une présence aussi bien paternelle que maternelle mais quand la vie en a décidé autrement il faut savoir y faire face. Ici Tokikachi et Shiro nous fournissent une bonne dose d’émotions lorsqu’ils apprennent à tisser des liens que seul un père peut avoir avec son fils. »
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