Cabu, disparu violemment, tragiquement,pose avec ce recueil la question primordiale dans nos sociétés civilisées, la question de la liberté d'expression. Ici, pas de débats, mais des dessins, des caricatures sur divers sujets, divers politiques. Je (re)découvre son trait simple et son don capturer l'essence des personnalités qu'il fustige, le molosse Lepen qui coiffé d'une perruque devient Marine, Jean-Luc Delarue, symbole d'une télé poubelle, De fontenay, chapeau chic et dents de cheval, Neurasthénique lubrique DSK, Sarkosy, petit, fourbe chevelure d'enfer mèches pointant en cornes de diablotins. Son trait est fascinant.
Cabu s'amuse des décalages entre riches et pauvres (SDF: Samedi, Dimanche et Fêtes) et dépeint la société à travers ces quelques pages, ou les nostalgiques de Chirac ne bouderont pas leur plaisir.
Cabu je connaissais peu son travail, ni ses personnages fétiches, et rentrer dans son univers avec cet album est une bonne expérience. Même si son titre révèle aujourd'hui une triste ironie du sort.