Entre rivalité et introspection

Le premier tome de Ping Pong de Taiyō Matsumoto est un manga qui brille par son approche unique, à la fois introspective et dynamique.

Loin d’être un simple récit sportif, il s'agit d'une exploration profonde des personnages et de leur évolution à travers le prisme du ping-pong. Matsumoto utilise ce sport non pas pour focaliser sur les règles ou les aspects techniques, mais plutôt pour mettre en avant des thèmes universels comme l’amitié, la peur de l’échec, et surtout la recherche de soi.

J'avais peur avant d'entamer ma lecture, il a 15 ans, j'ai détesté Amer Beton et depuis c'est un auteur que je voudrais redécouvrir avec mon regard d'adulte. Le Ping Pong n'est pas un sport que j'apprécie particulièrement et fort heureusement, c'est support pour nous livrer des jeux de perspectives démentiels avec ces dessins ultra dynamiques.

L’un des aspects les plus captivants est la manière dont Matsumoto dépeint ses protagonistes. Smile, par exemple, est un personnage profondément touchant, un jeune homme réservé qui préfère perdre plutôt que de blesser ses adversaires.

Ce trait de caractère ajoute une dimension de vulnérabilité qui rend son parcours émotionnel d'autant plus poignant. Ce qui est à contre courant des modèles qu'on nous présente dans les mangas de sport! À l’inverse, Peco, son ami et rival, incarne un esprit plus rebelle et insouciant, mais avec ses propres défis à surmonter. Cette dualité rend leur relation d'autant plus fascinante et je me languis déjà de me jeter sur le deuxième tome!

Visuellement, le style de Matsumoto est distinct et immédiatement reconnaissable. Ses lignes tremblantes, et son absence d'ombrages complexes peuvent dérouter au départ, mais elles donnent une énergie brute et une humanité qui servent parfaitement l'histoire. (magnifié par ces perspectives vertigineuses que j'ai pu citer plus haut)

Le manga ne cherche pas à embellir le sport, mais plutôt à montrer la dure réalité des compétitions : la fatigue, les doutes et parfois l'échec définitif, sans la possibilité de revenir en arrière comme dans beaucoup d'autres récits sportifs.

C'est peut être un point noir, car ici on est dans les poncifs classiques du genre et je trouve qu'il y a une dissonance. Bien entendu que le terreau est fertile pour le développement de nos personnages, mais ça alourdit terriblement le récit et j'avoue mettre ennuyé sur plusieurs pages.

Ce premier tome installe les bases d’une histoire pleine de tension et d'émotions, tout en posant des questions existentielles sur le dépassement de soi et les conséquences de la victoire ou de la défaite.

Si tu cherches un manga qui va au-delà des clichés habituels des shonen sportifs, Ping Pong se distingue par sa profondeur psychologique et sa maîtrise narrative, tout en restant accessible grâce à ses moments de légèreté et de camaraderie. Sans être une franche réussite, puisqu'à des moments ils reviennent à quelque chose de plus froid et presque analytique sur le ping pong et autre cliché du manga de sport, qui n'intéresse que très peu.

Ce manga, bien que dense, réussit à maintenir un équilibre entre compétition et introspection, ce qui en fait une lecture enrichissante sur bien des niveaux​. J'espère apprécier encore plus la suite.