Quand Urasawa sublime Tezuka...

Après avoir découvert Master Keaton qui est devenu un de mes mangas préférés alliant enquêtes, légendes et humour, j’avais envie de découvrir d’autres œuvres de Naoki Urasawa.
En effet, le personnage étant réputé comme un des meilleurs mangakas de son époque et auteur de célèbres séries telles que 20th Century Boy ou encore Monster, Pluto du haut de ses huit tomes donnait diantrement envie.

Pluto c’est l’adaptation d’une histoire d'Astro Boy, le robot le plus fort du monde d’Osamu Tezuka. Cette histoire fut le premier manga lu par Naoki Urasawa, il voulait donc en plus de rendre hommage à Tezuka, redonner vie à une œuvre de son enfance de son point de vue et la partager aux générations actuelles.

L’histoire se déroule dans le monde futuriste que Tezuka avait créé, un monde où Hommes et robots cohabitent. La plupart des robots ressemblent à des Hommes d’un point de vue physique et psychologique, à un tel point qu’il est difficile des les différencier aux premiers abords. Ces robots pensent, exercent des métiers et éprouvent des sentiments. Certains plus évolués réussissent même à rêver ou à développer leurs émotions.

Après la guerre de Perse, où des armées de robots se sont entretués, le robot Mont-Blanc un des sept robots les plus puissants du monde est assassiné. Personne ne sait par qui et pourquoi. North 2 peu de temps après meurt lui aussi dans les mêmes circonstances. Seul indice, un ornement en forme de cornes est retrouvé à proximité sur les deux lieux du crime. L’inspecteur Gesicht part enquêter pour découvrir qui se cache derrière ces meurtres et découvrira rapidement que ce sont les sept plus puissants robots dont il fait partie qui sont visés par ces assassinats.

Comme à son habitude, Naoki Kurosawa réussit à nous immerger dans un monde sombre et touchant par moments. Malgré une fin trop commune, le scénario reste très bien rythmé de bout en bout et en devient même addictif. Naoki décide de mettre Gesicht sur le devant de la scène pour bien exposer tous les autres personnages étant tous plus travaillés les uns que les autres. Là où Urasawa fait fort, c’est aussi dans l’émotion qu’il réussit à transmettre. L’histoire avec North 2 est sûrement une des mes plus grandes émotions mangas.
En effet, il réussit à humaniser ces robots, ces robots ayant un comportement plus humain que ceux qui le sont vraiment. J’ai aussi trouvé très fort cette idée de racisme entre Hommes et robots.

Quant à la qualité des dessins, rien à redire. Des dessins très justes, précis et clair, possédant des décors truffés de détails.

J’ai aussi trouvé très instructifs les postfaces situées à la fin de chaque manga. Pour chaque tome, une nouvelle personne (dessinateur, critiques mangas, spécialiste...) analyse le manga, commente les similitudes avec Astro Boy et parle des coulisses du projet.

C’était court mais c’était bon, très bon même. Des dessins d’une grande qualité et un décor incroyable, un scénario très bien rythmé, un hommage à Osamu Tezuka et quel hommage...