La geste humaine
Dans la même veine esthétique que pour Le goût du chlore, Vivès poursuit son exploration du geste humain. Ici, la danse succède à natation, toujours avec la même grâce pour un trait ténu et d'une...
le 23 oct. 2013
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Dès le début de son ouvrage, et en même pas 10 pages, Bastien Vivès démontre tout son talent pour la narration et nous fait passer de l'anxiété, au stress et au désespoir. On attend avec Polina, très jeune danseuse, encouragée et chérie par sa mère, avant son concours pour rentrer dans une prestigieuse école de danse parisienne, on stresse avec elle en attendant son tour pour faire sa chorégraphie et on s'adonne au désespoir lorsque Bojanski prononce fatalement ces mots, inoubliables résonnant encore dans ma tête : « Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. ».
Finalement Polina sera prise dans son académie et tout au long de la BD on suivra son parcours, d'abord étudiant puis professionnel.
Le dessin de Vivès est ici beaucoup plus léger, très épuré, avec des touches de noirs et de blancs, pour un résultat unique. Léger, c'est d'ailleurs un mot qui caractérise très bien tout l'album. Le style graphique, la narration, la façon dont danse Polina.. Ce qui contraste avec la lourdeur émotionnelle que trimballe l'héroïne derrière elle comme un boulet. Bien qu'elle goûte à tous les petits plaisirs de la vie (amourettes, soirées entre amis...), on la voit souvent hagarde dans sa chambre, qui ne pipe pas un mot, ou alors dansant, tristement.
Un autre trait de génie de cette bande dessinée est bien le personnage de Bojanski. Rustre professeur craint dans toute l'académie pour sa sévérité, il fond comme glaçon au soleil lors d'une mémorable séquence émotion, dont l'image ne peut encore une fois s'effacer de mes yeux. Ce vieil homme qui trouve chez Polina un talent brut et qu'il va passer tant de temps à essayer de façonner, à traiter, pour en faire sa muse. Illusoirement puisque jamais elle ne lui appartiendra. D'une certaine manière, Bojanski n'est personne d'autre que Vivès lui-même, se corrigeant sans cesse et toujours essayant de faire mieux.
Je ne peux en dire plus sans commencer à dévoiler l'histoire de cette fantastique oeuvre, mais vous aurez compris le message, foncez !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Fac de Droit et trous dans l'emploi du temps riment avec..., Top 5 Bastien Vivès et Les meilleures BD avec une héroïne
Créée
le 15 févr. 2012
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