Avec Portugal, Cyril Pedrosa nous emmène dans un voyage introspectif, à la fois solaire et mélancolique, où les racines, la famille, et les grands questionnements sur la vie se mélangent à un décor portugais digne d’une carte postale. Préparez vos valises émotionnelles : ce périple est aussi intérieur qu’extérieur.
Le récit suit Simon, un dessinateur en pleine crise existentielle qui, après une invitation à un mariage au Portugal, se retrouve à explorer ses origines familiales. Entre les souvenirs oubliés, les non-dits familiaux, et les ruelles ensoleillées qui sentent la morue grillée, Portugal est une plongée dans l’identité et le poids du passé. Simon ne cherche pas vraiment des réponses, mais les découvre malgré lui, entre deux verres de vinho verde.
Graphiquement, Pedrosa excelle. Son trait vif et organique, associé à une palette de couleurs chaudes et éclatantes, capture à merveille l’ambiance du Portugal. On ressent presque la chaleur des pavés sous nos pieds et le goût du soleil dans chaque case. Les pages débordent d’émotion, alternant entre des scènes légères et des moments de réflexion plus lourds, le tout porté par une mise en page inventive et immersive.
Là où Portugal brille vraiment, c’est dans son authenticité. Pedrosa s’inspire de sa propre expérience pour raconter une histoire universelle, où chacun peut se retrouver, que ce soit dans les réunions de famille un peu gênantes ou les grandes questions existentielles qu’on préfère éviter. Le ton oscille entre humour discret et mélancolie, avec une sincérité désarmante.
Cependant, Portugal n’est pas exempt de petites longueurs. Certains passages, bien que visuellement superbes, pourraient sembler un brin contemplatifs pour les lecteurs en quête d’un récit plus rythmé. Mais ces moments de pause font partie du charme de l’album, comme une sieste improvisée sous un olivier.
En résumé, Portugal est un album chaleureux et profond, une ode à la redécouverte de soi et aux liens familiaux, tout en célébrant la beauté du quotidien. Un récit à lire avec un verre de porto, de préférence en écoutant un fado déchirant.