Depuis le temps que je traîne sur ce site , je peux maintenant vous l'avouer : je suis un froussard.
Tout ça vient sans doute d'une peur enfantine mais soyons franc, je n'aime pas avoir peur.
Ce n'est pas ma came et ça a tendance à me stresser et annihiler toute once de plaisir à la vision ou la lecture d'un récit d'horreur.
En comics, le genre n'est pas fréquent, peut être parce qu'il est sans doute plus difficile de faire peur avec seulement des images, sans utilisation du stress de la musique ou des fameux effets "BOUH" et du coup, quand j'apprends que Mr "Walking Dead" s'attaque au genre avec un certain succès d'estime, ma curiosité prend le pas sur ma flippe naturelle.
Et le fait que le nom de Robert Kirkman soit associé à celui de Paul Azaceta a beaucoup joué aussi.
L'ayant découvert sur du Spider-Man, je suis rapidement devenu accro à son trait qui rappelle celui de Chris Samnee ( Samnee étant une version plus clair alors qu'Azaceta semble plus passionné par l'ombre).
Son trait , si simple aux premiers abords, se caractérise par une efficacité mélangée à une gestion méticuleuse du noir et blanc.
Et pour illustrer le scénario de Kirkman, c'est exactement ce qu'il fallait.
Certaines de ses images sont particulièrement glaçantes et le jeux des expressions, de la gestuelle rend bien compte du malaise que l'on ressent en lisant cette histoire.
L'histoire, d'ailleurs, s'avère assez surprenante quand on connait le travail du scénariste.
Ultra connu grâce à sa franchise Walking Dead et dans une moindre mesure Invincible, on retrouve sa maîtrise des personnages et sa gestion de l'environnement.
Kyle Barnes nous happe dès sa première apparition par sa complexité et le mystère qui l'entoure.
Mais il n'est pas le seul à se démarquer : l'exorciste , sa sœur adoptive, son beau frère de flic ou le mystérieux "homme au chapeau", tous ont assez de matière pour paraître vivant voire terrifiant aux yeux des lecteurs.
On appréciera d'autant plus que Kirkman ne tombe pas dans ses travers habituels( c'est à dire l'abus d'une certaine violence gratuite) et laisse les ambiances graphiques de son dessinateur (soutenu par les excellentes couleurs de Bettie Breitweiser) travaillées pour lui, rendant l'ensemble plus effrayant que gore.
Pour l'intrigue en elle-même, ce premier tome reste somme toute assez classique.
L'auteur prend son temps pour poser ses pions et peaufiner son atmosphère nous préparant d'un certaine façon à l'horreur à venir.
C'est plutôt futé mais ça manque d'un peu de surprise gardant le lecteur dans ses petites habitudes.
Ceci dit , on est pas à l'abris d'une accélération dans les tomes à venir.
L'histoire en a largement le potentiel , il faut juste que Kirkman continue à canaliser son énergie pour éviter les abus qui le caractérise sur ses autres séries.
- Une bonne surprise qui ne demande qu'à être confirmée.