La couverture nous montre Noé face une terre désolée, une lune et un soleil en arrière plan. Je la trouve très réussie. La perspective et les couleurs font ressortir un personnage habité de doute, contemplant un monde en ruine. Sur les rayons du libraire, elle donne envie d'en savoir plus.


Le scénario se devait d'être original. Tout le monde connait l'histoire de Noé et du déluge. Ce premier tome commence comme un récit biblique classique et on se demande quand l'histoire va dévier et démarrer. Noé est un homme respectant la nature, sujet à des visions prophétiques et luttant contre la destruction des ressources de son monde.
La première moitié du récit n'est qu'une fable écologique comme peut l'être Avatar de James Cameron. On retrouve des clichés et on se détache du récit, trop prévisible. Puis on découvre Bab-ilim, première déviation du mythe biblique, avec des planches de toute beauté (p.22-23).
La lecture avance rapidement et on regrette ce traitement écologique, trop classique.
Noé s'enfuit et traverse une frontière, il arrive dans le monde des géants, des anges déchus. Le récit prend une autre direction. Il est plus mystique, avec un monde et une mythologie à découvrir. L'histoire prend, enfin, et on rentre dans ce nouvel univers. L'ambiance se situe entre la fantasy et le post-apocalyptique. On pense souvent à Mad Max sans le coté vieilles technologies oubliés. Les géants amènent un coté fantasy avec un mélange de genres intéressant. On se pose des questions sur l'origine de ce monde et sur le futur cataclysme.
Seule incertitude, est-ce que ce monde n'est pas trop vide ? Le danger est de se retrouver avec un flop à la Waterworld plutôt qu'avec un succès novateur à la Mad Max.


Le dessin est de qualité et constant. Par contre, on regrette les proportions par rapport à la planche. On a l'impression que la BD a été dessinée pour un format comics américain. Le dessin des cases est donc un peu trop "grand et zoomé" par rapport à l'esthétique de la planche.
Les couleurs sont en parfaite harmonie avec le dessin. Elles sont "cendrés et poussiéreuses". Elles reflètent très bien l'aspect de désolation post-apocalyptique. On a l'impression d'être sur une planète d'un univers lointain. Mention spéciale pour le ciel qui retransmet la sensation du cataclysme imminent.


Pour la cruauté des hommes est un bon premier tome. Il démarre lentement pour mieux nous faire rentrer dans l'univers et le récit. Le traitement de l'histoire biblique est original. Une série à surveiller.

Docteur_Parangon
7

Créée

le 19 mai 2015

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