J'avais pris cette bd un peu au pif à la bibliothèque des Champs Libres. Le style me semblait simple. Cet après midi je me suis dit que j'allais au moins lire le début... et je n'ai plus lâché le récit.


La bd s'ouvre sur l'incinération du père d'Emile. Seul lui et sa mère assistent à la cérémonie. Ok, ça plante l'ambiance. 1959 : Celui-ci refuse de donner sa profession dans la fiche d'école de son fils (il se prétend espion) 1960 : Le Père fait une scène a sa femme parce qu'elle a été voir un concert des Compagnons de la Chanson, la force à dormir sur le paillasson, puis avoue à son fils que s'il est jaloux c'est parce qu'il a été viré du groupe lorsqu'il était jeune parce qu'il était "trop doué."


Voilà, le ton est donné avec un père colérique qui maltraite femme et enfant en plus d'être un énorme mythomane que plus personne n'ose contredire et qui fait croire à son entourage qu'il bénéficie de la protection des puissants. Bientôt l'Algérie se nationalise et le père, mécontent, raconte à son fils qu'il fait partie de l'OAS et de la CIA et entraine son fils à être un futur soldat. Celui-ci continue le délire et entraine un de ses camarades de classe.


C'est pas gai, mais on est happé par cette histoire où l'on se demande jusqu'où le délire du père va entrainer les personnages. Le pire étant que l'histoire s'appuie sur un fond historique assez vraisemblable (les lettres de menace de l'OAS, le retour des pieds noirs en France) et qu'on s'inquiète surtout comment Emile va évoluer (son père ne lui épargnant rien niveau ingratitude.)


J'avais vu des pères connard dans la littérature, la bd et le monde de l'animation, mais celui-ci il est à un haut niveau. Le pire étant que la bd est basé sur un livre, qui lui même est basé sur les souvenirs d'enfance de Sornj Chalandon. Donc il est plus que probable qu'une partie de cette histoire soit vraie. Glaçant.


J'ai appris après coup, que le roman avait aussi été adapté en film il y a deux ans. Ok.

le-mad-dog
6
Écrit par

Créée

le 16 sept. 2022

Critique lue 35 fois

Mad Dog

Écrit par

Critique lue 35 fois

D'autres avis sur Profession du père

Profession du père
socrate
6

Le délire ou la vie

Une terrible histoire nous est contée ici par Sébastien Gnaedig, dont je ne peux pas vous révéler grand chose ici, si ce n'est que la bande dessinée s'appuie sur le roman éponyme de Sorj Chalandon,...

le 6 janv. 2019

5 j'aime

3

Profession du père
le-mad-dog
6

Le guide du mauvais père

J'avais pris cette bd un peu au pif à la bibliothèque des Champs Libres. Le style me semblait simple. Cet après midi je me suis dit que j'allais au moins lire le début... et je n'ai plus lâché le...

le 16 sept. 2022

Profession du père
noid_ch
6

Zut

Sébastien Gnaedig s’est approprié l'excellent roman (ou autofiction pourrait-on dire) de Sorj Chalandon. Et si le scénario m’a semblé absolument fidèle à mes souvenirs (avec cette très bonne idée de...

le 13 mai 2022

Du même critique

Un chien andalou
le-mad-dog
8

Arrêtez de dire que vous ne comprenez pas ce film !

Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...

le 12 janv. 2023

92 j'aime

Le Dernier Tango à Paris
le-mad-dog
1

Réaliser son fantasme en détruisant la vie de sa comédienne.

Ce film m'a énervé ! Et pour le coup, je m'aperçois que celui-ci m'a presque autant énervé par ses intentions de réalisation que par son propos lui même. Du coup, au lieu de faire une partie...

le 7 sept. 2023

57 j'aime

4

Blow-Up
le-mad-dog
5

Antonioni ou la métaphore du mime qui fait du tennis !

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...

le 22 oct. 2016

54 j'aime

6