2 chapitres de rodage un peu pénibles avant un récit exaltant !

Au premier abord, Deadly Class a vraiment de quoi rebuter le lecteur de plus de 12 ans.
A commencer par son titre pour ados qui veulent se faire peur.
La couverture vient appuyer cette première impression avec un visuel très démonstratif, des enfants habillés en noir, armes aux poings, regards froids et poses surjouées... bon.


Les 2 premiers chapitres confirment l'orientation "shōnen" de Deadly Class. On y découvre l'histoire du jeune Marcus qui vit dans la rue après avoir vraisemblablement commis des actes graves dans l'institut qui l'accueillait suite à la mort de ses parents. Mentalement fragile, il est sur le point de se suicider lorsqu'il est secouru (au cours d'une scène d'action elle aussi très démonstrative) par une mystérieuse organisation qui transforme de jeunes gens désœuvrés en tueurs d'élite.
Le pitch est assez enfantin et pas vraiment très original, le trait particulier et les cases à moitié vides de Wesley Craig ne donnent pas vraiment de relief à l'ensemble, le récit manque de fluidité et ne choisit jamais son camp entre l'envie de réalisme (comme toujours chez Remender, on nous noie d'encarts relatant les pensées du personnage principal pour le rendre plus réaliste et impliquer émotionnellement le lecteur) et le côté improbable de ce qui est narré (course-poursuite trop démonstrative avec une gamine qui fait des arts martiaux et tue un flic au katana).


Bref, lorsqu'on découvre que l'école secrète est composée de plusieurs clans ultra-stéréotypés, j'ai eu envie de reposer ce premier tome, c'en était trop. J'ai aimé ce genre de lectures lorsque j'étais plus jeune mais j'ai plus de 30 ans aujourd'hui et je recherche autre chose.


Heureusement, passé le deuxième chapitre, le récit devient beaucoup plus intéressant. On a presque l'impression que l'auteur renie tout ce qu'il a mis en place dans les 2 premiers chapitres tant il n'en restera rien (ou presque) dans la suite de l'histoire.
Plutôt que de nous asséner un personnage dépeint par quelques flash-backs et des romans entiers de ses pensées les plus intimes, Remender va raconter un Marcus confronté à une série d'événements face auxquels il devra faire des choix et composer avec ses compagnons d'infortune.
Des actions et des situations bien senties qui partent dans des directions qu'on n'attend pas forcément et permet à l'auteur de dérouler des réflexions intéressantes sur la violence, le mal-être, le dégoût de soi et le besoin de reconnaissance.
Un récit solide qui insuffle à un Wesley Craig bien terne quelques planches bien plus inspirées (je pense notamment à tout le passage à Las Vegas).


Après une mise en place vraiment très laborieuse qui pourra en rebuter plus d'un(e), Deadly Class trouve son rythme et pose les bases d'un récit imprévisible et de personnages qui peuvent nous emmener loin.
J'espère sincèrement que la suite sera dans la même veine que ces 4 derniers chapitres prometteurs.

Ouaicestpasfaux
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le 27 oct. 2015

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Ouaicestpasfaux

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