Un peu à l'image de ce qu'il avait mis en place avec ses Avengers après Civil War, Bendis jongle donc avec deux équipes de X-Men, une légale et l'autre hors-la-loi.
Uncanny X-Men se veut complémentaire de All-New X-Men : l'une présente le quotidien des élèves de l'école Jean Grey dirigée par Wolverine et Tornade, l'autre se place du point de vue de Cyclope, devenu renégat, accusé d'avoir tué son mentor et qui vient de fonder sa propre école.
Ce premier tome commence sous de meilleurs hospices que la série mère, même si Bendis use d'artifice un peu grossier pour tenter de maintenir l'attention du lecteur. Au moins, cette série ne se repose pas sur une idée unique dont elle ne sait que faire. Le nouveau statut de Cyclope, son projet... tout ça est traité de façon à peu près correct, même si ce tome sert surtout de longue introduction.
Ce qui est sûr, c'est que les dessins de l'excellent Chris Bachalo apporte fraîcheur et dynamisme à l'écriture de Bendis qui en a bien besoin et qui malheureusement finit par retomber dans ses vieux travers : l'auteur est toujours aussi bavard, les épisodes finissent par tirer en longueur et à ressembler à de longues pages de personnages qui discutent, souvent pour ne rien dire. L'affrontement (enfin, si on peut vraiment parler d'affrontement) avec les Avengers en est l'exemple parfait, chacun tentant d'assommer l'autre à coup de discussion interminables et ce qui devait être un duel au sommet se transforme en soufflé qui retombe.
Si les nouveaux élèves peinent pour le moment à susciter l'intérêt, les faiblesses, les traumas et les névroses de l'équipe offrent un potentiel plus intéressant que pour la série principale, et la plongée en enfer qui clôture le dernier épisode promet une exploration d'un univers pas assez souvent exploité chez Marvel. A charge pour Bendis de réussir à en faire quelque chose d'intéressant.