Alors qu’il vient de quitter son emploi de vendeur, dans une boutique, Jerold a un coup de foudre pour l’écuyère vedette du cirque, en représentation dans la ville. Accompagné de son fidèle ami, Anthonin, ex-étudiant en médecine, ils décident de se cacher dans une des roulottes pour suivre les tribulations du cirque qui se dirige vers la Ruskovie, pour y passer l’hiver, à l’invitation d’un mystérieux Tsar. Leur tentative n’est pas fructueuse car ils sont découverts rapidement. Ils parviennent néanmoins à se faire accepter par le directeur qui leur propose de travailler gratuitement.
C’est en réalisant la biographie d’une page consacrée à David Chauvel (non publiée à ce jour), que j’ai été attiré au départ par le nom de cet album. Je n’ai pas été déçu puisque je l’ai dévoré. Je l’ai lu relativement vite, non pas qu’il soit trop facile ou rapide à lire mais plutôt que j’avais envie de connaitre la suite des aventures de nos héros. Je connaissais déjà son très bon travail sur des polars et autres thrillers mais j’ai été complétement conquis par l’univers qu’il a su créer autour de ses personnages. Les péripéties et les intrigues sont distillées au fur et à mesure de l’aventure, sans réels temps morts.
Il est vrai qu’il a été bien aidé dans sa tâche par le coup de crayon de Cyril Pedrosa. Ces traits sont très stylisés, assez différent de son travail sur Portugal (dont j’ai aussi apprécié la lecture lorsque je l’ai découvert à sa sortie en librairie). Assez élégants bien que légèrement anguleux, les visages des personnages collent parfaitement à l’imaginaire qui est véhiculé par le récit. Il y a une certaine expressivité dans ces visages à la fois précis et simples. Les décors sont également superbes. Les couleurs contribuent beaucoup à donner une ambiance extraordinaire et authentique aux décors. Le découpage des cases est lui aussi une réussite, notamment les effets de style comme les plongées, les contre-plongées et les panoramiques.
Je n’ai pas été choqué par la différence de colorisation entre les 3 premiers tomes et le dernier. Cela est peut-être dû au format de la « collection long métrage », qui est plus petit que l’original et donc qui réduit la taille des cases. Cette particularité m’a un peu gêné avant de lire l’œuvre, puisque en la feuilletant, je me suis fait la réflexion qu’il y avait énormément de texte par rapport à la place donnée aux dessins. J’avoue m’être dit que cela allait être une BD extrêmement verbeuse. Mais en fait, le scénariste a utilisé la technique du « journal de bord », pour nous conter l’histoire, ce qui est plutôt immersif et au final passe très bien. Même si, c’est vrai que le format originel de la BD devait mieux convenir aux dessins qui semblent parfois un peu à l’étroit dans cette version.
Par contre, j’avoue que la fin m’a laissé un peu sur ma faim. J’aurais aimé en savoir d’avantage sur les personnages et notamment sur le mystérieux Sieur Lunaire et ses motivations exactes, qui restent nébuleuses. Je pense qu’un 5ème tome aurait été le bienvenu pour répondre à certaines questions restées en suspens. Mais qui sait, peut-être un jour ? Il n’est pas interdit de rêver…
Version illustrée : http://www.artefact-blog-bd.com/integrale/ring-circus/