La première partie est franchement mélancolique : ce pauvre Vincent, coiffeur, trompé et laissé tombé par sa copine partie à Paris, coincé avec sa mère vivant dans le même immeuble que lui, qui fourre son nez partout, ne lui laisse rien faire, le traite durement (on dirait une Tatie Danielle excentrique), et avec pour seul pote son cousin adulescent qui ne comprend rien aux tourments et est heureux entre ses trois maîtresses.
Rosalie n'a pas l'air mieux. Vivant seule, dans une maison en bordel, entouré d'un jardin aux allures de décharge, elle passe son temps libre à se balader dans des endroits improbables, pendant de longues heures. et bosse dans une supérette, mange des sardines en boites, et passe ses soirées dans un bar à enchaîner les whiskies.
Et Aude, la nièce de Rosalie. Au chômage, vivant avec Kolocataire, un looser vivant dans ses fantasmes (il pense faire fortune avec des numéros de cirque bidons, laisse traîner un bordel monstre de cirque dans l'appartement, des alligators et des femmes nues) et pense gagner sa vie et financer ses projets en braquant des banques (mais des sales rhumes ou des foulures de poignet l'empêchent à chaque de mettre ses plans à exécution). Du coup, il taxe dans les allocs d'Aude. Qui s'en fout. Qui vit au jour le jour.
Puis ses trois personnages, et d'autres naturellement foufous, vont se mélanger, leurs solitudes vont s'effilocher tout doucement, et le lecteur les accompagne avec un attachement tendre et malicieux.
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