Riad tue le père !
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En 1978, Éric Cartier et sa copine Pat partent aux Etats-Unis. Arrivés à New-York, ils veulent traverser le pays en stop et repartir de San Francisco. Ils viennent retrouver l’univers de Kerouac et tracer la route. Mais évidemment, tout cela est bien plus compliqué que ce qu’ils avaient imaginé. Rapidement sans le sou, le road trip va s’avérer être une véritable épreuve.
Près de quarante ans plus tard, Éric Cartier raconte son histoire en bande-dessinée. Ce one-shot de 160 pages (publié chez Delcourt), présente l’Amérique de la fin des années 70 : celle où les beatniks disparaissent. Pendant le voyage, les rencontres s’accumulent, des plus surprenantes aux plus dangereuses. Et Éric peut ainsi goûter aux drogues pendant que Pat s’en éloigne. En plus du road trip en tant que tel, l’auteur raconte l’influence de ce premier grand voyage sur lui-même et sa compagne.
Comme tout livre de voyage, l’ouvrage contient ses passages drôles, émouvants ou simplement angoissants. Il faut évidemment apprécier le genre du road trip pour goûter le sel de cet ouvrage. L’aspect autobiographique renforce d’autant plus le propos. Le portrait de l’Amérique se construit au fur et à mesure des rencontres. Entre les représentants en commerce, les anciens combattants, les drogués, les rockeurs, il y a de quoi faire ! Et même si tout cela se passe plusieurs décennies en arrière, cela nous paraît très actuel. Car en croisant des gens au hasard de leurs pérégrinations, le couple touche au fondement du pays.
Au niveau du dessin, c’est peu dire que j’ai été séduit par le trait d’Éric Cartier. Son trait est dynamique, vif et expressif, avec du crayon qui l’enrichit. Les couleurs, réalisées par Piero Lalune sont parfaitement adaptées et renforcent efficacement les ambiances. Beaucoup de bleu et de jaune dans les couleurs donnent d’autant plus de personnalité à l’ouvrage. Du beau travail, car il n’y a aucune économie dans le dessin. Les paysages sont toujours riches et marquants, les voitures bien représentées… Ce souci du détail immerge encore plus le lecteur dans l’Amérique de l’époque.
Un beau livre, touchant, que l’on dévore sans peine. Le dessin fut mon premier motif d’achat et je n’ai pas été déçu. Il aura fallu bien longtemps pour qu’Éric Cartier écrive et dessine ce livre, mais cela valait vraiment le coup !
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Créée
le 14 mai 2015
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