Ca vient !
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« Saison des roses » a une couverture qui marque. Apparemment réalisée au feutre, elle nous montre une jeune femme aux lèvres pulpeuses et à la chevelure rousse tenir un ballon de football dans son survêtement. Tout le sujet du livre tient dans cette image. L’ouvrage aborde le traitement du football féminin, entre mépris et indifférence. C’est un véritable roman graphique que nous propose Chloé Wary : pas moins de 240 pages publiées aux Éditions Flblb.
Barbara a 17 ans. Elle joue dans l’équipe féminine de foot de Rosigny-sur-Seine. Elle vit dans une cité, avec sa mère qui l’élève seule. La vie n’est pas drôle et le football est sa seule échappatoire, même pendant son année du bac. Mais alors que l’équipe féminine est en passe de sa qualifier en nationale, le club leur coupe les vivres pour les donner à leurs équivalents masculins. Plus de saison pour l’équipe des roses. C’est un rêve qui s’envole.
« Saison des roses » est une bande dessinée sur le football, mais pas que. C’est aussi un livre très ancré dans son lieu, ces cités où football et kebab sont intimement liées, où les filles se baladent en basket et survêtements et où le mec canon deale de la drogue. Chloé Wary nous décrit cet univers sans pathos, sans excès et avec beaucoup d’empathie. À travers le personnage de Barbara, une adolescente qui, maladroitement parfois, se bat pour exister, l’auteure parvient à nous toucher avec de belles scènes, sans pour autant en faire des tonnes. Du beau travail dans la narration et dans la justesse des personnages.
L’ouvrage est maîtrisé de bout en bout. On oscille entre la vie intime de Barbara (sa mère, son copain…) et l’avenir en suspens de l’équipe. Dès le départ, le but final qui est de sauver l’équipe tient le lecteur en haleine. Les filles se battent pour sauver leur équipe. Et si les efforts sont louables, ils se heurtent toujours au fait que ce sont des femmes. En cela, « Saison des roses » est clairement un ouvrage féministe, qui dénonce le machisme omniprésent dans la cité, mais plus largement dans la société.
Le dessin de Chloé Wary est particulier. En prenant l’ouvrage, j’avais un doute sur mon adhésion à son style, mais tout s’est bien passé. Le dessin semble toujours un peu faux, en déséquilibre, aux perspectives incertaines, mais il se tient d’un bout à l’autre. Il y a relativement peu de cases par planches, ce qui explique la pagination importante. L’auteure n’hésite pas à intégrer des passages muets pour rythmer l’ensemble. Il en résulte une narration maîtrisée, avec un style graphique personnel et adapté au sujet. Une belle découverte.
« Saison des roses » est un ouvrage réussi. Si le dessin peut rebuter au premier abord, il serait dommage de passer à côté de l’ouvrage. Beaucoup de thèmes y sont abordés avec intelligence et l’émotion et le suspense sont au rendez-vous. Voilà une jeune auteure à suivre, les qualités dans son travail sont déjà évidentes !
Créée
le 4 août 2021
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