Samurai Deeper Kyo n'est pas tout à fait un shonen comme les autres. Oh, bien sur, il en reprend les codes: des combats épiques face à des ennemis chaque fois plus puissant, des ennemis qui changent de camp... Bref,ça sent le Dragon Ball réchauffé tout ça... Même si la comparaison n'est pas tout à fait juste car là où Dragon Ball faisait sortir des adversaires de n'importe où, SDK propose une cohérence dans l'évolution de l'histoire. Le héros affronte une sorte de société secrète, les Mibu, ayant des velléités de conquête du Japon voire du monde (histoire bateau) et qui, comme toute société secrète qui se respecte, dispose d'une organisation hiérarchique: l'apparition d'ennemis de plus en plus badass est donc justifiée chaque fois que le héros et son équipe terrassent un membre de cette organisation. La mise en route, bien qu'elle puisse paraître poussive et malhabile, est cependant plutôt intéressante quoi qu'un peu complexe: Kyoshiro Mibu a volé le corps de Kyo,un légendaire samourai, dont l'âme se retrouve coincer dans le corps de Kyoshiro. On débute donc l'histoire avec un héros schizophrène qui va devoir contenir sa deuxième personnalité qui va peu à peu prendre le dessus. L'aspect intéressant c'est que celui qui apparaît comme le méchant de l'histoire est en fait le héros et celui qui apparaît comme le héros est une sorte d'agent double qui a le même objectif que le héros (Houlà,c'est pas très clair... Le mieux c'est de lire pour bien comprendre). Bref, Kyo est plus un anti-héros qu'autre chose parce qu'à la base il veut péter la gueule au clan Mibu pour récupérer son corps (normal) et pas spécialement pour l'empêcher de nuire et il adore combattre et tuer (comme tous les samourais). Il va donc être poussé dans ses retranchements en combattant dans un corps étranger qui ne laisse pas la possibilité d'exploiter sa pleine puissance bien qu'il la regagne plus ou moins au fur et à mesure qu'il s'habitue à ce nouveau corps. Par conséquent, il y a une sorte de dépassement de soi, d'unification de l'esprit et du corps,etc. qui sont relativement bien exploités (encore une fois c'est assez classique). Dans SDK, il y a un côté intéressant où ses potes ne sont pas tous des empotés, ils jouent tous un rôle intéressant. Kyo ne dérouille pas à lui tout seul le clan Mibu, il est plutôt bien aidé, ce qui lui permet d'avoir un peu d'énergie pour achever le boss ultime de la fin du fin c'est plantafin de la mort qui tue sa mère. Dans les points positifs, on ne peut que saluer le travail d'Akimine Kamijiyo sur le plan visuel qui est assez éloigné du dessin de manga traditionnel. Samurai Deeper Kyo est un manga assez court (36 tomes je crois c'est moins que Dragon Ball), évitant ainsi de s'enfermer dans des histoires à profusion et des suites répétitives, fastidieuses et superflues (n'est-ce pas Tite Kubo?) déjà que les différents arcs narratifs sont très redondants (un peu trop parfois). Dans les défauts, SDK est ultra prévisible flirtant parfois avec le cliché (par exemple:les dialogues pendant les bastons sont utilisés à outrance et c'est un peu facile). On peut également reprocher la profusion des personnages (même s'ils sont relativement bien développés) et des noms (Akira, nom de code Ajira et il y a un personnage qui s'appelle Akari qui est un travesti et qui a donc aussi un nom d'homme,bref de quoi s'emmêler les saucisses). On peut déplorer aussi le manque de rebondissements et d'originalité dans les différentes étapes narratives, elles sont assez prévisibles et relativement classique. On reprochera une adaptation en animé absolument mésirable. En résumé, Samurai Deeper Kyo est un paradoxe, il est relativement original au niveau du dessin et du contexte (Japon XVIIe siècle) mais résolument classique dans sa composition scénaristique. Il possède les qualités et les défauts des shonen mais il y a plus qui le rend un peu moins niais et répétitif: il est donc un peu plus mature. Il y a quelques touches d'humour bien dosées et pas uniquement un humour égrillard. Pour conclure, Samurai Deeper Kyo est loin d'être parfait mais il n'en demeure pas moins une lecture très agréable.
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