Ce troisième volume de Sandman a moins réussi à me faire rêver que les précédents. Je sais, je fais là la fine bouche, car l’ensemble est toujours d’une grande qualité et d’une rare intelligence. Mais parfois, nos rêves ne sont pas toujours à la hauteur de nos espérances.
- Le marchand de sable alimente le sablier de l’Histoire
Dans ce recueil, Neil Gaiman s’amuse avec l’Histoire, le Sandman mettant son grain de sable dans la mécanique du temps.
Tout d’abord Thermidor. Tout ceci ressemble fort à la vision d’un Anglais de la Révolution de ces cochons de Français. Le propos est amusant, l’histoire est à en perdre la tête. Mais je n’ai pas été touché plus que ça, alors qu’il s’agissait là de sauver le fils du Sandman.
Même constat pour Auguste, où le rêve vient sceller les frontières de l’empire romain. J’ai aimé cette idée que l’empereur doive se faire mendiant pour échapper au regard des dieux. La « surprise » de César est prévisible.
Dans 3 septembre et 1 janvier, un pari offre aux Etats-Unis un empereur, somme toute assez touchant.
Le récit Zones floues contribuent également à cette réinterprétation de l’Histoire, avec l’errance de Marco Polo dans le désert. L’histoire la moins intéressante à mes yeux, de même que La chasse. Cette dernière ne faisant qu’enrichir la mythologie de l’univers de Sandman.
Le jeu de soi est le grand récit de ce volume et il n’a pas réussi à vraiment me passionner. Ce magicien d’Oz horrifique perd de sa saveur car j’avais déjà lu le récent le Pinocchio de Winshluss ou encore le Rose profond de Michel Pirus et Jean-Pierre Dionnet. Même effet d’une lecture des années après sa parution. Le personnage de trans ou encore de couples lesbiens devaient certes être peu courant à cette époque, et donc subversifs, mais l’édition a bien changé depuis.
Mais je ne peux pas dire que cette histoire ne m’a rien fait car j’ai été marqué par le cauchemar d’Hazel et son bébé.
Mon principal intérêt était pour Thessaly, sorcière aussi mystérieuse que terrifiante. Un personnage fort que j‘espère retrouver par la suite.
Deux récits m’ont particulièrement plu.
Le théâtre de minuit tout d’abord. J’ai adoré retrouver Wesley Dodds, le Sandman du Golden Age. Un beau clin d’œil de Neil Gaiman qui arrive à faire là une belle jonction avec les BD de Matt Wagner, Steven T. Seagle et Guy Davis.
L’autre coup de cœur va paradoxalement pour l’histoire bonus, Les fleurs de l’amour. Les dessins de John Botton sont tout simplement superbes.