Destinée unique
La lecture peut nous faire découvrir des tas de choses et c'est ce que j'aime car apprendre ou approfondir des thématiques c'est s'enrichir. Par exemple, les cas d'enfants sauvages m'ont toujours...
Par
le 4 mars 2016
1 j'aime
BD franco-belge de Jean-David Morvan, Aurélie Bévière et Gaëlle Hersent (2015)
Au XVIIIème siècle, une enfant sauvage est retrouvée dans la forêt de Saint-Martin-Aux-Champs. Les nobles locaux vont la prendre sous leur aile, puis l’envoyer au couvent pour la civiliser. Ses progrès seront alors fulgurants. Mais rapidement on s’interroge sur son histoire. Comment a-t-elle finie ici ? Car si sa peau est blanche, elle est suffisamment basanée pour y voir une origine plus lointaine. Le livre est un pavé de 200 pages dessiné par Gaëlle Hersent et scénarisé à quatre mains par Jean David Morvan et Aurélie Bévière d’après l’ouvrage de Serge Aroles.
L’histoire commence en forêt. Marie-Angélique (de son nom de baptême), un bâton à la main, se tient à côté d’une fille noire au crâne ensanglanté. Cette scène la hantera toute sa vie. Car après être revenue à la civilisation, son passé ne cessera de la tourmenter : qui était cette fille noire ? Comment se sont-elles retrouvées en forêt ? L’inconscient de Marie-Angélique refoule clairement ses souvenirs et seul le temps leur permettra de refaire surface.
« Sauvage » fonctionne de façon chronologique d’abord, présentant sur tout le livre l’évolution de Marie-Angélique, de fille sauvage à femme du monde. Le tout est agrémenté de flashbacks sur son histoire. Plus que son destin de fille sauvage, ces passages sont bouleversants de brutalité. Car dès sa naissance, étant indienne, elle était déjà considérée comme sauvage. Ainsi, le titre de l’ouvrage joue de l’ambiguïté de ce qu’est, à l’époque, une personne civilisée. Les flashbacks dynamisent la narration et il est difficile d’interrompre sa lecture tant on est happé par ce destin hors du commun.
Gaëlle Hersent effectue un beau travail sur les planches. Son trait est moderne, vif et coloré. S’il peut paraître peu affirmé au premier abord, c’est pour plus de dynamisme. La variété des planches montre toute l’étendue de la palette de la dessinatrice. Les ambiances sont variées et les planches muettes nombreuses. Du beau travail !
« Sauvage » est un ouvrage passionnant et bien réalisé. Le nombre de pages se justifie par les nombreuses pages muettes qui apportent un vrai plus en terme d’émotion. En début d’ouvrage, Marie-Angélique ne parle pas et toutes ces séquences sans mots n’en sont pas moins expressives. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas !
Créée
le 24 nov. 2016
Critique lue 310 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Sauvage : Biographie de Marie-Angélique Le Blanc (1712-1775)
La lecture peut nous faire découvrir des tas de choses et c'est ce que j'aime car apprendre ou approfondir des thématiques c'est s'enrichir. Par exemple, les cas d'enfants sauvages m'ont toujours...
Par
le 4 mars 2016
1 j'aime
Au début du XVIIème siècle aux environs de la Marne apparait une jeune fille sauvage, sale et carnivore, aux ongles longs et menaçants, capable de hurlements et de grognements mais qui ne parle pas...
le 9 nov. 2015
1 j'aime
Un travail très impressionnant de recherche biographique pour ce destin tout à fait incroyable.
le 22 févr. 2016
Du même critique
Riad Sattouf a commencé sa carrière de bédéaste en racontant ses jeunes années. Que ce soit son adolescence avec « Le manuel du puceau » ou son enfance avec « Ma circoncision », on a senti dès le...
Par
le 16 oct. 2014
47 j'aime
Avec le scandale de « Petit Paul » et ses accusations d’être un ouvrage pédopornographique, on aurait presque oublié qu’au même moment ou presque Bastien Vivès publiait « Le chemisier ». Ce roman...
Par
le 22 févr. 2019
38 j'aime
Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce...
Par
le 24 févr. 2021
23 j'aime
1