Ce qui est bien avec Benjamin, c'est son style de dessin exceptionnel : c'est très beau, magnifique, extraordinaire (prononcer avec une voix de bourgeoise snobinarde)... Je pense qu'y a pas vraiment besoin de développer plus, la couverture parle d'elle-même. Juste à dire que c'est un maître de la peinture numérique qui sait toujours faire un excellent usage des couleurs et des cadrages, ce qui donne une très bonne ambiance à ses titres.
Sauf que le scénario ne suit pas ! Je ne sais pas ce qu'il en est pour ses autres manhua, mais pour celui-là en tout cas... scénario tiré par les cheveux, pseudo-philosophie de comptoir, anarchisme et anticonformisme gentillet "parce que c'est kewl" et surtout une narration qui se traine en longueur... Avec cette insupportable manie de faire des petits textes sur des fonds de ciel pour raconter ce qu'il se passe. Bon alors pour la pseudo-poésie leader price, c'est réussi, mais ça alourdit énormément. Résultat, ce qui ressort de la lecture, c'est une lourdeur et une lenteur insupportables agrémentés, heureusement, d'une certaine fraicheur apportée par le style de dessin. Peut-être que ça a une utilité, celle de pousser le lecteur à passer plus de temps à regarder les dessins plutôt qu'être happé par l'histoire, le rythme, la construction.
Personnellement, ce n'est pas comme ça que j'aime les bandes-dessinées, qui sont pour moi fortement inspiré du cinéma, et faites pour être lues rapidement tout en laissant une très forte impression.
Si vous pensez pareil, n'achetez pas ses BD, préférez son artbook.