Pour mieux te croquer, mon enfant.
Un graphisme tout joli. Qui donne au tout une ambiance qui colle au thème de la BD : les Etats-Unis, début XXème, le foisonnement des grandes villes, la beauté et la dangerosité des voyages clandestins en train. Des couleurs douces, et des dessins très fins, avec une foule de petits détails. Avec des plongées dans le sombre et l'horreur, des gros plans sur des dents acérées, des lames ensanglantées, des maisons obscures, poussiéreuses et mortifères.
L'histoire, en elle-même, démarre dans un classicisme prévisible, ce qui fait entrer le lecteur dans une torpeur légèrement ennuyée : on voit tout venir à l'avance.
Et puis, quand les choses s'accélèrent, Snyder et Tuft font sortir leurs personnages des petits rails tranquilles et codifiés des histoires d'horreur. Sans en dire plus, sinon ce serait gâcher. Juste que limite, du coup, ça s'accélère et ça va un chouia trop vite sur la fin.
Pour ceux quia aime avoir peur des Ogres planqués dans le noir, qui aime les violonneux hobos dans les trains rouillés, les ados qui se cherchent une identité et des racines dans un monde qui tourne vite et vers le futur, les Etats-Unis (Chicago et la campagne aux maisons-cabanes inquiétantes)
Finalement, une BD agréable à lire, avec une plongée dans une atmosphère glauque et inquiètante, qui rappelle les histoires de King ou Barker (côté fable fantastique).